DE SALLE AndréMassacré de Cauvigny
par Jean-Yves Bonnard
Né le 25 mai 1893 à Charleroi (Belgique), il exerce la profession d’ingénieur. Il est exécuté par les Allemands dans le hameau de Château-Rouge lors de l’attaque du maquis de Cauvigny le 27 août 1944.
Une rue de Cauvigny porte son nom. Il aussi figure sur le monument commémoratif et la plaque commémorative de Château-Rouge.
DEDREUX Georges Louis AnatoleMassacré d’Andeville
par Jean-Yves Bonnard
Né le 5 février 1894, né à Andeville (Oise), fils de Nicolas Anatole Dedreux et de Louis Marie Vallée, il exerce la profession d’artisan boutonnier (tabletier).
Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il sert du 31 août 1914 au 24 août 1919 comme soldat au 154e Régiment d’Infanterie puis au 47e Régiment d’Infanterie.
Evacué blessé par balle le 27 janvier 1915 du secteur de la Gruerie sur l’ambulance 10/1, il en sort trois jours plus tard. Il entre à l’hôpital mixte de Niort le 1er février 1915. Il rejoint le dépôt le 7 mai 1915 mais est évacué malade le 29 juillet 1918 (faiblesse générale) et soigné à l’hôpital de Sézanne d’où il ressort le la 4 août suivant pour rejoindre la compagnie aux armées. Il est de nouveau évacué malade vers l’ambulance de Sézanne du 6 septembre au 16 octobre 1918.
Il reçoit une citation à l’ordre du régiment le 6 novembre 1916 : « Brancardier, courageux et zélé blessé en janvier 1915, est revenu au front à peine guéri et continue à servir avec le plus grand dévouement s’est particulièrement distingué au cours du combat du 13 octobre 1916 ».
Il reçoit une seconde citation à l’ordre du régiment : « Brancardier d’élite s’est distingué particulièrement dans la période du 15 juillet au 13 août, le 9 septembre 1917 et les jours suivants dans la relève des blessés et des morts du régiments sous les bombardements les plus violents ». Décoré Croix de guerre deux étoiles de bronze, il reçoit la médaille militaire à compter du 16 juin 1920.
Marié et père d’un enfant, rappelé à l’activité le 24 mars 1940 au dépôt 22 à Amiens, il est affecté à la Compagnie forestière 12/2. Démobilisé, il se retire à Andeville où il est noté industriel.
Raflé lors de la descente des Allemands dans Andeville le 27 août 1944, il est exécuté d’un coup de fusil par le pseudo déserteur allemand sous les tilleuls de la place communale avec sept autres habitants à midi.
Son corps, d’abord enterré à la hâte le jour du massacre par ordre des Allemands dans une fosse commune dans le cimetière d’Andeville, est exhumé pour être placé dans une tombe individuelle dans un carré du souvenir. Une cérémonie rendra hommage aux victimes du massacre le 3 septembre suivant. Son nom figure sur la plaque commémorative apposée sur le mur de l’église et sur celle apposée au n°48 rue Jean Jaurès (inaugurées le 22 avril 1945).
DEGROOTE Berthe née Altête
Massacrée de Troissereux
par Jean-Yves Bonnard
Née le 15 mars 1885, épouse de Jules Degroote, 59 ans, elle est abattue le 16 août 1944 à Troissreux peu après son époux dans la ferme du Château.
Sources :
Besse Jean-Pierre, Bonnard Jean-Yves, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012.
Bonnard Jean-Yves, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016.
Monument des 19 martyrs à Troissereux
Plaque de l’église de Troissereux
DEGROOTE Jules Massacré de Troissereux
par Jean-Yves Bonnard
Né le 14 mars 1886 à Cassel (Nord), fils d’Henri François Degroote et de Mathilde Thérèse Parcin, Jules Emile Gaston Degroote exerçait la profession de cultivateur. Il fut fusillé le 16 août 1944 à Troissereux.
Un maire nommé par Vichy
Domicilié avec ses parents à Rotangy (Oise) en 1907, soldat au 6e Bataillon d’Artillerie à Pied durant son service armé (1907 à 1909), Jules Degroote est noté fermier de la ferme Saint-Maurice de Troissereux au retour de son service militaire.
fut mobilisé par décret du 1er août 1914 au 6e Régiment d’Artillerie à Pied. Le 11 mars 1916, il passa au 11e Régiment d’Artillerie à Pied et fut évacué le 17 octobre suivant vers l’Ambulance 9/17 à la suite d’une blessure au bras gauche. Il rejoignit sa batterie le 29 novembre 1916 et fut décoré de la Croix de Guerre le 2 juin 1917 avec une citation à l’ordre de l’artillerie lourde du 17e Corps d’Armées : « Très bon canonnier qui donne en toutes circonstances l’exemple du mépris du danger. Le 12 mai 1917, la batterie étant violemment bombardée, s’est porté spontanément au secours de ses camarades enterrés dans un abri ».
Passé, le 1er janvier 1918, au 289e Régiment d’Artillerie Lourde, il fut affecté le 1er septembre suivant au groupe A du 389e Régiment d’Artillerie Lourde. Il fut nommé premier canonnier servant de la 3e Batterie le 4 octobre 1918 puis maître pointeur le 1er novembre 1918. Le 1er avril 1919, il fut mis en congé illimité de démobilisation et rejoignit ses foyers. Il épousa Berthe Léontine Octavie Altète, née en 1885, de qui il eut une fille Suzanne en 1925.
Le 23 mai 1942, il fut nommé maire de Troissereux par le régime de Vichy, succédant ainsi à Théophile Groux décédé le 31 janvier précédent.
Jules Degroote fut la première victime du massacre de Troissereux.
Le massacre de Troissereux
Dans son édition du 6 septembre 1944, le journal L'Oise Libérée rapporta l'élément déclencheur de la tragédie du 16 août 1944 : « C'est vers 2h30 qu'une attaque fut menée, aux dires des tortionnaires, contre les sentinelles gardant le château Saint-Maurice. Un sous-officier avait été, paraît-il, légèrement blessé à la main par un coup de feu et, par ailleurs, une patrouille avait essuyé des coups de feu tirés de la ferme de M. Degroote, maire ».
Bien qu'impossibles à vérifier, ces faits furent suivis d'un enchaînement tragique. Vers 3 heures du matin, les soldats allemands, qui occupaient le château, pris de boisson pour certains, et craignant une attaque « terroriste », se rendirent à la ferme et enfoncèrent la porte. Ils abattirent le chien puis tuèrent Jules Degroote. Son épouse Berthe (59 ans) et leur fille Suzanne (19 ans), descendues de leur chambre en chemise de nuit, furent abattues peu après. Puis vint le tour de l'ouvrier agricole René Savary (40 ans) et d'Alfred Lenoble (19 ans), pupille de l'assistance, tous deux accourus à l'appel de Mme Degroote.
Entre 5 et 6 heures du matin, les Allemands cernèrent le village. Trois hommes se rendant à leur travail furent arrêtés, brutalisés et tués d'une rafale de mitraillette. Il s'agit du charcutier Adrien Sonnet (63 ans), de Marcel Pointud (22 ans) et de Gustave Hénaux (53 ans). Puis, tous les habitants de la commune, hommes, femmes et enfants, furent sortis de leur domicile et réunis dans la cour du château. Il était 7 heures du matin. Les hommes furent ensuite rassemblés dans la cour de la ferme Degroote. Les identités furent relevées. Tous les âges, toutes les professions étaient représentées : les ouvriers, les commerçants, l'instituteur, le curé... mais aussi des réfractaires au STO.
Un seul Français était libre et observait en fumant une cigarette : Julien Delos.
Vers 10 heures, les hommes furent séparés en deux groupes : d'un côté, les hommes de plus de 55 ans et les cultivateurs ; les autres furent alignés le long d'un mur, poings liés derrière le dos. Des fusils mitrailleurs furent mis en position devant eux. Vers midi, cinq hommes furent désignés pour charger dans un camion les corps des trois habitants abattus dans les rues et les victimes de la ferme Degroote. L'un d'entre eux, Marcel Lenglet, dont les liens étaient mal serrés, parvint à se détacher et à fuir. Peut-être en guise d'exemple, vers 13 heures 30, les Allemands abattirent les quatre hommes dans la cour de la ferme. Il s'agit de Pierre Hébert (20 ans), de Robert Degrootte (22 ans), de Gabriel Douchet (35 ans) et du débitant Charles Régnier. Les deux camions sortirent de la cour emportant les victimes et les otages.
Vers 14 heures, le docteur Joseph Hébert (63 ans), resté sur place, s'éleva contre l'assassinat de son fils. Il fut exécuté à son tour. Son corps, jeté dans la grange qui fut incendiée, ne fut identifié que le 1er septembre grâce aux boutons de sa veste de chasse et ses leggins.
Les Allemands emportèrent les chevaux et les vaches puis brûlèrent les bâtiments de la ferme et la récolte de l'année (blé, orge, avoine). Selon une version des faits, averti de la situation, le Feldkommandant de Beauvais vint sur place et parvint à raisonner les soldats présents. 75 hommes de Troissereux considérés comme otages furent conduits à la caserne Watrin de Beauvais. Seize d'entre eux furent remis en liberté dès le lendemain. Les autres (dont Maurice Mantelet et Maurice Groux), employés à boucher les trous des bombes sur les pistes de l'aéroport, ne furent libérés que le 19 août, sauvés d'une déportation probable par l'avancée des Alliés. Toujours le 16 août, au hameau de Houssoy-le-Farcy, les Allemands abattirent quatre prisonniers polonais évadés : Stanislas Racoczy, Ladislaw Stefanowskiw, Ladislaw Sulochaw et Jean Terebeniec. Leurs corps furent transportés à la caserne Agel et enterrés sur place.
Dernier acte : le 18 août. Ce jour-là, vers 18 heures, des soldats allemands se baignaient nus près de la scierie du moulin de Troissereux. Le gérant, le menuisier Louis Astruc, leur adressa une remarque sur leur manque de tenue devant des enfants. Il fut abattu d'une balle dans la tête. Un ouvrier, Anicet de Saint-Riquier, venu s'informer sur la reprise du travail, fut tué d'une balle dans la nuque.
De la justice à la mémoire
Début septembre, sur les déclarations d'un détenu de la prison Agel qui avait remarqué des allées et venues anormales dans un coin de la caserne, des recherches furent menées. Les fouilles réalisées là où la terre avait été fraîchement remuée permirent de mettre au jour les corps dénudés des treize massacrés de Troissereux avec, près d'eux, des paquets de vêtements et de chaussures. D'autres cadavres inconnus furent exhumés de cette fosse. Ramenés à Troissereux le 3 septembre, les treize habitants massacrés furent inhumés deux jours plus tard. Traduit en justice, Julien Delos fut condamné à mort le 2 décembre 1944 et exécuté le 27 décembre suivant. A la demande de la population, il fut fusillé dans la cour de la ferme Degroote.
L'affaire ne s'arrêta pas là. Le témoignage de la population permit d’identifier deux unités d'instruction de l'infanterie d'aviation dépendant de la Luftwaffe et revenant du front Normandie. Le numéro L62011-F désigne Stab II Luftgau-Feld-Regiment Belgien/Nordfrankreich (mot.) 22 dont la mission concernait les activités administratives d'une zone aérienne (la défense aérienne, les transmissions, le recrutement et le personnel de réserve). Dans ses rangs, un sous-officier dénommé Whilhem Schmitz fut identifié comme l'assassin du maire de Troissereux et du docteur Hébert.
Les deux interprètes furent aussi identifiés : le caporal Berron (ancien professeur d'allemand en France avant-guerre) et Théodore Vogth (d'origine alsacienne) qui avait trié les hommes de Troissereux.
Marquée par ces événements, la commune de Troissereux décida de renommer la rue principale « rue du 16 août » et de rendre hommage à ses 19 martyrs, victimes civiles mortes sous les balles des nazis, dans des lieux de souvenirs. Une plaque commémorative fut apposée dans l'église de Troissereux, une autre sur la chapelle du hameau de Houssoy-le-Farcy, un monument aux 19 martyrs de Troissereux fut érigé sur la place tandis qu'une sculpture était scellée sur le mur de la ferme Degroote pour le cinquantenaire du massacre, le 16 août 1994.
La mention Mort pour la France fut attribuée à Jules Degroote le 9 novembre 1945. Son nom figure sur le monument commémoratif des 19 martyrs à Troissereux, sur la plaque commémorative des élus morts durant la Seconde Guerre mondiale dans l’Hôtel du département à Beauvais. Il est aussi mentionné dans la citation attribuant la Croix de Guerre 39/45 à la commune de Troissereux en 1948.
Sources :
Besse Jean-Pierre, Bonnard Jean-Yves, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012.
Bonnard Jean-Yves, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016.
Archives départementales de l’Oise, Rp952.
Monument des 19 martyrs à Troissereux
Plaque de l’Hôtel du département de l’Oise, à Beauvais.
DEGROOTE Robert André Maurice
Massacré de Troissereux
par Jean-Yves Bonnard
Né le 6 octobre 1924 à Amiens (Somme), il est abattu dans la cour de la ferme Degroote à Troissereux le 18 août 1944. Il est noté mort pour la France. Il est inhumé dans le cimetière communal de Milly-sur-Thérain.
Sources :
Besse Jean-Pierre, Bonnard Jean-Yves, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012.
Bonnard Jean-Yves, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016.
Monument des 19 martyrs à Troissereux
Plaque de l’église de Troissereux
Plaque commémorative de Campdeville à Milly-sur-Thérain
Monument aux morts de Milly-sur-Thérain
DELAERE EmileMassacré de Cauvigny
par Jean-Yves Bonnard
Né en 1919 à Torhout (West Vlaanderen) en Belgique, il est exécuté par les Allemands dans le hameau de Château-Rouge lors de l’attaque du maquis de Cauvigny le 27 août 1944.
Son corps repose dans le cimetière communal de Cauvigny et son nom sera attribué à une rue de Château-Rouge. Son nom figure également sur le monument commémoratif et la plaque commémorative de Château-Rouge (noté Delahère).
DOUCHET Gabriel
Massacré de Troissereux
par Jean-Yves Bonnard
Né le 8 septembre 1905 à Montigny (aujourd’hui Maignelay-Montigny, Oise), il est le fils de Gaston Léonard Douchet et de Zéline Collard. Marié à Reine Augustine Gérin, ce maçon de profession habite au 17 rue Gambetta à Laigneville.
Il est abattu par les Allemands dans la cour de la ferme Degroote à Troissereux vers 13h30 le 16 août 1944. Sa dépouille est emmenée par camion à la caserne Agel de Beauvais et y est enterrée. Elle sera retrouvée le 2 septembre 1944 et inhumée dans le cimetière de Troissereux. Le Secrétariat des Anciens combattants et victimes de guerre lui attribue la mention Mort pour la France le 29 novembre 1945.
Sources :
Besse Jean-Pierre, Bonnard Jean-Yves, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012.
Bonnard Jean-Yves, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016.
Monument des 19 martyrs à Troissereux
Plaque de l’église de Troissereux
Monuemnt aux morts de Laigneville
Stèle commémorative de Liancourt
DRODE AndréMassacré de Cauvigny
par Jean-Yves Bonnard
Né le 27 décembre 1923 à Cauvigny (Oise), il exerce la profession de cultivateur. Il est exécuté par les Allemands dans le hameau de Château-Rouge lors de l’attaque du maquis de Cauvigny le 27 août 1944.
Son corps repose dans le cimetière de Cauvigny. Une rue de Château-Rouge porte son nom. Il figure sur le monument commémoratif et la plaque commémorative de Château-Rouge.
DUBOIS RenéMassacré de Cauvigny
par Jean-Yves Bonnard
Né le 28 novembre 1926 à Beauvais (Oise), il exerce la profession de couvreur. Evacué de Saint-Leu-d'Esserent en raison des bombardements alliés, il est exécuté par les Allemands dans le hameau de Château-Rouge lors de l’attaque du maquis de Cauvigny le 27 août 1944.
Son corps repose dans le cimetière de Beauvais. Son nom figure sur le monument commémoratif et la plaque commémorative de Château-Rouge.