Résistance 60

DÉPORTES DU CONVOI DU 12 MAI 1944 AU DÉPART DE COMPIÈGNE

GRAVOUIL Louis Emile Charles

Résistant FN et FTP

Déporté n°51807

par Jean-Yves Bonnard, mis à jour le 1er décembre 2024

Né le 25 mai 1921 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), il est le fils de Louis Gravouil et de Berthe Quesnel. Domicilié au n°157 rue de Toutes-Aides à Saint-Nazaire, il exerce la profession de tourneur sur les chantiers de Penhoët où il côtoie des adhérents du PCF.

Entré en Résitance, il est nommé chef de groupe au FN. Il devient par la suite responsable FTP en 1942.

Arrêté le 3 août 1942 à Saint-Nazaire par la Section Speciale Anti-Communiste (SPAC) et la police allemande, il est interné à Saint-Nazaire du 3 au 5 août, à Nantes du 5 au 26 août, à Angers du 26 août 1942 au 18 janvier 1943, puis à Vitré.

Jugé par la section spéciale de la cour d'appel de Rennes le 4 février 1943, il est condamné à 2 ans de prison et 1200 francs d'amende pour activité communiste. Il est ensuite emprisonné à Laval jusqu'au 19 mars 1943, puis à Poissy, Melun et Châlons. Remis aux Allemands le 24 avril 1944, il est détenu au camp de Royallieu. Il est déporté de Compiègne vers Buchenwald par le convoi du 12 mai 1944. Transféré au kommando de Schönenbeck le 11 juin 1944, il est conduit au kommando de Rottlerode le 24 octobre 1944. En avril 1945, le camp est évacué. Il survit à la marche de la mort et est libéré le 8 mai 1945 par les Russes.

Revenu en France le 22 mai 1945, il passe par le centre de rapatriement de Valenciennes et rentre à Saint-Nazaire le 19 juillet 1945. Il exerce alors la profession de contrôleur. Il épouse le 14 septembre 194 Marie-Thérèse Moreau à Arthon-en-Retz.

Il publie ses mémoires en 2010 sous le titre Déporté mais pas vaincu.

Quatrième de couverture de l'ouvrage de Louis Gravouil:

"En 1939, Louis Gravouil a 18 ans. Il assiste en juin 1940, au défilé des troupes allemandes à Saint-Nazaire. Cela détermine sa volonté de refus, puis son engagement dans la Résistance. Son arrestation survient le 3 août 1942.

Son témoignage est fort,concret et bouleversant ; il restitue avec sincérité et spiritualité ce qu’il a vécu en déportation jusqu’à son retour le 24 mai 1945, jour où sa propre mère ne reconnaît pas cet être décharné qui se présente à sa porte.

Soutenu par son épouse tout au long de sa vie, il décide de raconter son enfer et de le dédier à la mémoire de tous nos héros et martyrs du fascisme, affamés, torturés, exécutés, dans les camps de la mort et dans les combats de la Résistance, pour la libération de la France, pour les libertés démocratiques et la paix."

Il témoigne de sa résitance et de sa déportation dans les établissements scolaires. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 2015.

Louis Gavrouil décède le 22 février 2022.

Sources

FMD - AD44 - SHD GR 16P269097 - SHD AC 21P619075 - Arolsen - Archives de Saint-Nazaire - Ouest FFrance du 25 février 2022.

HUE Raymond Octave

Résistant du Front National

Déporté n°52309

par Jean-Yves Bonnard

Né le 23 avril 1905 à Cambronne-lès-Ribécourt, cet employé de la SNCF (forgeron) est domicilié à Nogent-sur-Oise. Membre du Front National, il est arrêté le 14 décembre 1941 avec un groupe de cheminots qui collectent de l'argent pour venir en aide aux familles des militante communistes arrêtés. Il est déporté le 12 mai 1944 à destination de Buchenwald. Il décède à Raschingen (Allemagne) le 15 en mai 1945 avant le rapatriement..

Une rue de Nogent-sur-Oise porte son nom. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Nogent-sur-Oise et sur la stèle commémorative de la SNCF à Creil sur le quai n° de la gare.

Sources

FMD.

PAIN Roger Jacques

Résistant du Front National

déporté n°52310

par Marc Pilot

Né le 27 février 1900 à Niort, il est ajusteur à Rochefort lorsqu’il s’engage pour trois ans dans la marine, le 22 août 1918. Renvoyé dans ses foyers en 1921, il arrive à Creil en 1923 et devient cheminot. Marié à Creil en 1928, deux enfants, il part s’installer au 1 rue de Compiègne à Nogent-sur-Oise. Arrêté en décembre 1941, il est condamné en mars 1942 à deux ans de prison et 1200 francs d’amende pour activité communiste, diffusion de tracts et propagande. Il est déporté à Buchenwald le 14 mai 1944 par le convoi du 12 mai 1944 au départ de Compiègne et reçoit le matricule 52310. Il survit mais est pensionné à 100% en 1961 pour asthénie des déportés et de nombreux autres troubles. Il est décédé à Niort le 11 mars 1989.

Sources

État civil de Niort et Registre matricule, La Liaison du 28 mars 1942, dossier Arolsen.

PICHARD Gilbert

Résistant communiste

Déporté n°51541

notice créée par Marc Pilot et mise à jour le 8 décembre 2025 par Jean-Yves Bonnard

Né le 12 août 1892 à La Guerche (Cher), fils de Jean Pichard et de Félicié Loyard, il est marié à Suzanne Pichard et est père d'un enfant. Ce charpentier de l'entreprise Bollard, à Ribécourt, est domicilié à Carlepont, 6 route de Cuts. Militant communiste, il assume les fonctions de secrétaire de la cellule locale.

Il appartient au premier groupe de Résistance créé en 1941 dans la région de Noyon.

Le 13 septembre 1941, des tracts communistes sont trouvés dans les rues de Carlepont.

Le 16 septembre 1941, au cours d'une perquisition au domicile de Gilbert Pichard en présence de sa femme, des gendarmes déccouvrent plusieurs journaux illustrés intitulés:

1) Ce qui est produit en France doit rester en France

2) Front National d l'Indépendance de la France

3) Autour de Jean Catelas et Gabriel Péri, rassemblement des Français

4) n° spécial de L'Humanité du 3 août 1941

5) La Vie ouvrière.

Arrêté, il est emprisonné à la maison d'arrêt de Compiègne le 3 octobre 1941 pour infraction à la loi du 26 septembre 1939 en matière de répression et interdiction d'activité communiste. Transféré à la maison d 'arrêt d'Amiens le 14 octobre suivant, il est jugé le 20 octobre par la Section spéciale de la Cour d'appel d'Amiens à trois ans de prison et 1200 francs d'amende pour détention de tracts communistes.

Transféré au camp de Royallieu, il est déporté le 12 mai 1944 à Buchenwald. Entré à l'hôpital de Cham le 29 avril 1945, il décède le 11 mai 1945 et est inhumé au cimetière de Saint Wendel dans la Sarre. Il repose à Carlepont où une rue porte son nom.

Sources

FMD - Arolsen - Arch. départ. Oise 1455W1, 33W8351.

Transféré au camp de Royallieu, il est déporté par le convoi du 5 mai 1944 à destination de Bichenwald. En avril 1945, sous la pression alliée, le camp est évacué et les détenus transférés à pied vers le camp Flossenburg (Tchécoslovaquie), sans nourriture ni eau. Les Américains libèrent cette colonne de la marche de la mort à Wetterfeld, le 23 avril 1945. Epuis et malade, Ernest Rigolot est hospitalisé à Cham (Bavière) où il décède du typhus le 25 mai 1945. Son corps sera rapatrié en France.

Sources

Dossier Arolsen

ROGER Lucien Marcel

Résistant FTP

Déporté n°52313

par Jean-Yves Bonnard

Né le 11 août 1901 à Méru (Oise), il exerce la profession de manoeuvre au service Voie et Bâtiments SNCF aux Ateliers V.B. du Moulin Neuf à Chambly. Il demeure au 5 rue Anatole France à Méru (Oise). Conseiller municpal communiste et conseiller d'arrondissement, il est déchu de ses mandats en février 1940.

Il appartient aux FTP du secteur de Neuilly-en-Thelle.

Il est arrêté le 10 septembre 1942 pour distribution de tracts et aide à des parachutistes alliés.

Il est détenu à Compiègne. Le 28 novembre 1942, la SNCF est informée par le président du Tribunal civil de Senlis qu'il fait l'objet d'une information pour activités communistes. Le 23 janvier 1943, il est condamné par la Section spéciale de la Cour d'amiens d'Amiens à 10 ans de travaux forcés.

Le 21 mai 1943, il est révoqué de ses fonctions en application de l'article 55 de la convention collective. Transféré dans la prison de Melun, il est livré aux forces allemandes en avril 1944 dans le cadre de l'opération Vent de printemps. Transféré au camp de Royallieu (matricule 33795), il est déporté au départ de Compiègne à destination de Buchenwald par le convoi du 15 mai 1944. Le 8 juin 1944, il est affecté au commando de travail de Harzungen (Anna, Miitelbau II de Dora, chantier B3) puis à Sachsenhausen. Le 26 février 1945, il est transféré au camp de Nordhausen au kommando de la Boelckle Kaserne. Malade, il y décède le 1er juillet 1944. Il est noté disparu.

Il reçoit le titre de Déporté résistant en 1956. Il reçoit la médaille de la Résistance (décret du 3 févvrier 1960) et la mention Mort en déportation (24 février 1998).

Son nom figure sur la stèle des cheminots des Ateliers du Moulin-Neuf, sur le monument aux morts de Méru et sur la plque commémorative de la Résistance à Méru.

Sources

FMD.