Administration

L'association Résistance 60

Créée le 14 octobre 1998 par Jean-Pierre Besse, son président fondateur, Résistance 60 a pour objet d'impulser les recherches et les études sur la Résistance et la déportation dans l'Oise sous toutes leurs formes, en vue de perpétuer la mémoire de cette période par la réalisation notamment de sites internet, d'ouvrages, d'expositions ou de journées d'études.
Ses objectifs sont purement historiques, scientifiques et pédagogiques et ne visent en aucun cas à se substituer aux associations patriotiques déjà existantes dont les objectifs sont différents.

Siège social
Hôtel de Ville de Noyon - Place Bertrand-Labarre - 60400 Noyon
Siren : 879 650 745 - Siret : 879 650 745 00018
Administrateurs
Président : Jean-Yves Bonnard
Présidente d’honneur : Françoise Rosenzweig-Leclère
Vice-président : Régis Moreau
Secrétaire : Christian Max
Secrétaire-adjointe : Véronique Decayeux
Trésorier : Christian Laude
Trésorier-adjoint : Jérôme Broissard
Webmaster du site Internet et de la page Facebook : Fabien Crinon
Webmaster du site Picardie 39/45 : Marc Pilot, Frédéric Gondron,
Membres : Thierry Abran
Jean-Pierre Besse (1949 - 2012), historien de la Picardie
par Jean-Yves Bonnard

Jean-Pierre Besse naît en 1949 à Paris, passe sa jeunesse dans les quartiers populaires de l’Est parisien, rue de la Roquette, le Faubourg Saint-Antoine, Ménilmontant, puis dans une cité d’Epinay-sur-Seine en Seine-Saint-Denis. Après l’obtention du baccalauréat, il s’inscrit à l’université Paris I - Sorbonne pour mener des études en Histoire.

Pourquoi et comment Jean-Pierre Besse est-il devenu historien de la Picardie ? Quels sont ses apports à l’histoire picarde ?

Jean-Pierre Besse quitte la région parisienne en 1969 pour s’installer dans l’Oise. Il indique à ce sujet dans l’introduction de l'ouvrage issu de sa thèse: « J’y poursuivis l’action militante que je menai dans le cadre de ce qui était encore « le parti de la classe ouvrière ».
Il écrit plus loin : « Tandis que je poursuivais mes études d’histoire et commençais ma carrière d’auxiliaire dans l’Éducation Nationale, je dépouillais, pour occuper mes loisirs, la collection du « Socialiste », relevant tous les articles traitant du département de l’Oise. »
En lisant ces extraits, on comprend que la fibre historique est nouée à la fibre militante.
En plus de sa vie familiale, Jean-Pierre Besse mène alors de front :
- ses études : il obtient une licence, puis une maîtrise qu’il consacre aux élections législatives de 1902 dans l’Oise ;
- sa vie professionnelle : il entre dans l’Éducation Nationale en 1971 comme maître-auxiliaire ; d’abord à Formerie, dans l’Oise, puis durant treize ans, de 1972 à 1984, au lycée de Chauny, dans l’Aisne.
- sa vie militante : cette dernière activité sera mise entre parenthèses comme il l’écrira : « Mes activités professionnelles m’ont éloigné de l’Oise, et son XXIIe congrès du parti communiste. »

A la fin des années 70, Jean-Pierre Besse bascule dans ce qui devient une passion : l’histoire contemporaine picarde notamment sous ses aspects politiques, sociaux et économiques.
Il l’explique ainsi : « Mais le désir de faire autre chose que les classes préprofessionnelles de ce qui était encore le C.E.T.., expérience humainement enrichissante mais intellectuellement desséchante et les contacts liés avec la dynamique Société d’Histoire Moderne et Contemporaine de Compiègne ont fait surgir en moi ce désir de recherche que seul l’éloignement de tout centre universitaire avait étouffé ».
Jean-Pierre Besse à son bureau
Archives Le Courrier Picard
                      Extrait d'une conférence sur le Camp de Royallieu
                     donnée par Jean-Pierre Besse à la SHASN en 2008.
Le lien avec l’Oise est profond :
Sur le plan professionnel, Jean-Pierre Besse revient dans l’Oise en 1984 après avoir été titularisé comme adjoint d’enseignement. Il enseigne aux collèges de Noailles, de Creil (Michelet) puis de Nogent-sur-Oise. Entre-temps, en 1986, il est nommé professeur certifié sur liste d’aptitude. De 1992 à sa retraite en 2009, il enseigne au lycée Jules-Uhry de Creil, est nommé conseiller pédagogique en 1994 et professeur détaché aux Archives départementales à Senlis de 1995 à 1998. Il est aussi chargé de TD à l’université de Valenciennes.

Sur le plan du militantisme, Jean-Pierre Besse adhère au SNES. Il est noté « ardent militant du courant de pensée Unité et Action ». Il devient secrétaire de la section du lycée Jules Uhry et membre des instances fédérales de la FEN puis de la FSU-Oise.

Sur le plan de la recherche, Jean-Pierre Besse, toujours inscrit à l’université parisienne, se lance dans une thèse qu’il consacre au mouvement ouvrier dans l’Oise de 1890 à 1914, travail qu’il soutient en 1982.
En parallèle, il écrit plusieurs articles pour la Société d’Histoire contemporaine de Compiègne animée par Jacques Bernet :
- en 1980, « La surprise des élections de 1902 dans l’Oise »,
- en 1981, « La grande grève de la filature d’Ourscamp (1902) »,
- en 1981 encore, « Bibliographie sur le mouvement ouvrier en Picardie »,
- et en 1982, « La grève de l’usine Clair à Crépy-en-Valois. »

L’échéance universitaire passée, Jean-Pierre Besse s’intéresse à plusieurs thématiques de l’histoire contemporaine isarienne :
- les mouvements ouvriers,
- la vie politique,
- l’éducation,
- l’immigration,
- l’industrie.

Ces sujets sont d’abord publiés dans les Annales historiques compiégnoises. Par la suite, ils connaîtront une diffusion régionale au travers d’ouvrages en tant qu’auteur ou de co-auteur :
- L’Oise deux siècles d’histoire, en 1998 (Encrage)
- Le front populaire dans l’Oise, en 2006 (AD60)
- Les immigrations en Picardie XIXe XXe siècle, en 2009 (L’Harmattan),
- Picardie, terre de passage, terre d’accueil, en 2009 (Scéren).

Outre la recherche méthodique en archives, notamment départementales et communales, Jean-Pierre Besse consacre beaucoup de temps à la rencontre de témoins comme il le mentionne dans sa thèse: « Les enquêtes orales. Auprès des derniers survivants de la période ou des descendants de militants ont fourni peu de renseignements précis mais ont permis d’approcher le climat politique, économique et social de l’époque ».
C’est sans doute ce contact avec les acteurs de l’histoire locale qui l’entraînera dans l’étude de la Seconde Guerre mondiale, notamment de la Résistance où le témoignage est essentiel. Il publie ainsi à compte d’auteur en 1994 « L’Oise septembre 1940-septembre 1944 », sujet monopolisé par un autre enseignant isarien, Xavier Leprêtre.
Il devient en quelques années LE spécialiste de la Seconde Guerre mondiale dans l’Oise, enchaînant les articles et les ouvrages locaux auprès des Archives départementales, des associations comme l’ANACR-Oise ou d’éditeurs universitaires. Citons les livres :
- Ils ont faits le sacrifice de leur vie, le prix de la liberté dans l’Oise, 1940-1945, en 2002 (ANACR-Oise),
- 1944, l’Oise est libérée, en 2004 (Archives départementales de l'Oise),
- Frontstalag 122, Compiègne-Royallieu, 1941-1944, en 2008 (Archives départementales de l'Oise),
- Les maquis de l’Oise, 2010 (CDDP de l'Oise),
- Rafles et massacres de l’été 44 dans l’Oise, 2010 (CDDP de l'Oise).
Citons aussi le CD-rom « La Résistance dans l’Oise » en 2003 (Résistance 60, AERI), dont les fiches sont la base de ce site Internet.
 
Quelques spécificités :
Jean-Pierre Besse est un administrateur, un monteur de projets de recherches :
- président de Résistance 60,
- président de l’Association pour le Concours de la Résistance et de la Déportation,
- Président de l’ANACR-Oise, créatrice d’une revue, d’expositions, de conférences,
- vice-président de la Société d’Histoire moderne et contemporaine de Compiègne,
- président de l’Association pour la Mémoire Ouvrière et Industrielle du bassin creillois (AMOI) fondée en 2001 et à l’origine d’une revue, d’expositions et de conférences.
Il est très impliqué dans les dispositifs éducatifs départementaux liés à l’histoire :
- le CNRD,
- le dispositif « Mémoire et Histoire » du conseil général de l’Oise,
- intervenant privilégié des établissements scolaires mais aussi des associations,
- expert historique auprès du CDDP de l’Oise

Ses travaux locaux ont une résonance nationale

- Le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier de Jean Maitron avec Claude Pennetier.

- Le dictionnaire des fusillés et exécutés de la Seconde Guerre mondiale avec Thomas Pouty.


Pour sa carrière et ses travaux, Jean-Pierre Besse sera fait chevalier des Palmes académiques (2010) et chevalier des Arts et Lettres (2011).


Par ses recherches, Jean-Pierre Besse a construit, a découvert de nombreux pans de l’histoire contemporaine de l’Oise. Malgré les subtilités de cette période foisonnante, complexe parfois ambigüe, Jean-Pierre Besse est  parvenu à en dresser un tableau compréhensible et nuancé. Son engagement dans la recherche, dans le monde associatif et éducatif a été un moteur de sa vie et par voie de conséquence, de la nôtre. 

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