Alliance

Le réseau Alliance

par Jean-Pierre Besse

 

Le réseau Alliance, appelé par les Allemands l"Arche de Noé" en raison des noms d'animaux choisis comme pseudonymes par ses agents, est, avec la CND, le plus grand des réseaux de renseignement de la Résistance.

Structure

Le premier noyau se réunit autour de Georges Loustanau-Lacau, alias "Navarre", vice-président de la Légion des combattants, hostile à la collaboration mais méfiant à l'encontre du général de Gaulle. Le réseau est officiellement rattaché en avril 1941 à l'Intelligence service (MI6) et prend le nom d'Alliance. Il compte alors cent agents et par la suite plus de 3 000.

Après l'arrestation de Loustanau-Lacau, Marie-Madeleine Méric (Fourcade), alias "Hérisson", et Léon Faye dirigent le réseau qui est anéanti en septembre 1943. Reconstitué autour de Paul Bernard, il est rattaché aux services secrets français en mars 1944.


Les opérations aériennes

Ce réseau dispose dans l'Oise de terrains d'atterrissage et d'enlèvement pour les opérations pick-up dans la région de Nanteuil-le-Haudouin. Quatre opérations de ce type s'y déroulent entre juin et septembre 1943.

Dans son ouvrage, L'Arche de Noé, Marie-Madeleine Fourcade a écrit plusieurs pages sur l'opération Renoir (18-19 juillet 1943) au cours de laquelle elle quitte la France et où elle a l'occasion de côtoyer Marcel Trumel et le docteur Marcel Gilbert.

Elle aborde aussi l'opération Ingres, prévue le 13 septembre et repoussée dans la nuit du 15 au 16. Elle écrit qu'elle fut préparée de "façon grotesque". Le 17 septembre, le docteur Gilbert et Marcel Trumel sont arrêtés.

Marie-Madeleine Fourcade

Plaque en l'honneur de Marcel Trumel

apposée sur la ferme de ses parents à Silly-le-Long.

Le groupe de Beauvais

Le groupe Mosquitos, rattaché à Alliance SR, a fonctionné à Beauvais à partir d'octobre 1943.

Il se compose, entre autres, de Charles David, Jean Danguillecourt, André Héraude et Georges Hébert. Ce dernier, mécanicien chez Paintré, s'est engagé dans la police pour échapper au STO. Gardien de la paix à Compiègne, il est envoyé en mission à Beauvais et devient, en octobre 1943, agent de renseignement. Arrêté le 8 juillet 1944, déporté le 17 août 1944 à Buchenwald, transféré à Neue Stassfurt, il y meurt le 21 février 1945.

Ce groupe a fourni des renseignements sur des dépôts d'essence et de munitions sur le terrain d'aviation de Tillé, ainsi que plus de trois cents photographies.

Certains membres de ce groupe ont eu quelques problèmes après la Libération.

 

 

Sources :

AN, 72 AJ 39

Fourcade Marie-Madeleine, L'Arche de Noé, Paris, Fayard, 1968 - L'Oise de la défaite à la victoire (1940-1945), Bulletin du Gemob, n°67-68, Gemob, 1994, 96p.

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