Résistance 60

Collaborateurs notoires exécutés avant la Libération

HURBAIN Maurice

Collaborateur notoire

Exécuté

Né le 20 juin 1882 à Nevers, ce pharmacien avait acheté l'officine située au n°4 place Omer-Vallon à Chantilly. Membre de la Société d'Histoire de la Pharmacie, il organise en 1935 une visite de sa ville pour ses collègues sociétaires.

Mobilisé en 1939, démobilisé en 1940, il reprend la direction de la pharmacie et du cabinet de pédicure médicale.

Collaborateur notoire, il est éxécuté dans sa pharmacie le jeudi 18 janvier 1944 vers 18 heures 50 par un jeune homme armé d'un pistolet automatique. Il est atteint en pleine tête et sucombe aussitôt. Ses obsèques civiles se déroulent le 22 janvier 1944 à 15 heures à Chantilly. Son corps est inhumé au cimetière communal de La Marche dans la Nièvre.

Cet assassinat est suivi de mesures de représailles allemandes le 23 janvier 1944 avec l'arrestation de nombreux Cantiliens. Vingt-cinq d'entre sont incarcérés à la caserne Agel à Beauvais et à la Maison d'arrêt de Compiègne. Si vingt-deux sont libérés le mois suivant, trois sont déportés en Allemagne (abbé Charpentier, Robert Cluzeau et Paul Picot).

Sources

Arch. Oise 450W6745 - La SHP à Chantilly et Chaalis, in Revue de la Pharmacie n°90, 1935 - Généanet.

SOURIS Adrien Antoine

Collaborateur notoire

Exécuté par la Résistance

par Jean-Yves Bonnard, notice mise à jour le 27 juillet 2025

Né le 31 octobre 1925 à Beaurevoir (Aisne), fils de Victor Aurélien Souris et de Germaine Coralie Cottrer. Fils de gendarme à Noyon il demeure chez ses parents durant l'Occupation. Noté sans profession, il aurait travaillé à la SNCF. D'abord proche de résistants et camarade de Robert Dannequin, il est arrêté le 10 juillet 1944 par l'autorité allemande qui le convainc de travailler pour elle contre de l'argent.

Selon un témoignage de Robert Dannequin, il aurait été frappé dans le dos à coups de schlague. Libéré peu après, il devient insistant pour connaître des noms de résistants. Il assiste ensuite la police allemande dans l'arrestation de résistants de Noyon dont Michel Depierre.

L'état-major FFI de Compiègne décide de le liquider. Une équipe est alors montée à Noyon avec Robert Dannequin qui l'enlève à la sortie de son domicile le 8 août 1944. Conduit dans une carrière souterraine à Dreslincourt, il est exécuté d'une balle dans la nuque après un interrogatoire. Son corps sera retrouvé en 1951.

Son acte de transcription de décès, est daté du 21 juin 1976 sur le registre d'état civil de Ribécourt-Dreslincourt. Il mentionne comme jour de décès le 10 août 1944, selon le jugement rendu pat le Tribunal de Grande Instance de Laon (Aisne) le 1er juin 1976.

Sources

Arch. Oise 1232W259 - Registre d'état civil de Ribécourt.

Collaborateurs présumés exécutés avant la Libération

DUBOIS Yoland

Collaborateur présumé

Exécuté

Né le 18 mai 1919 à Montataire, cet ouvrier menuisier est membre des Jeunesses Socialistes jusqu'en 1937. Il devient ensuite Chef fédéral de l'Oise des Jeunesses Populaires Françaises. Il travaille chez Francolor à Villers-Saint-Paul. Il est abattu le 27 mai 1943 à 7h30 par Robert Georgelin d'une balle dans la nuque, dans une côte près des Trois Rois, entre Montataire et Nogent tandis qu'il se rend à son travail à bicyclette. Il est inhumé le 28 mai à Montataire en présence de délégations du PPF, des JPF, de l'Organisation Todt et de la LVF. Ses amis promettent de le venger et de venir en aide à sa veuve et à son nouveau-né.

Sources:

Arch. Oise 450W6745

L'Emancipation nationale du 5 juin 1943.

LUDWINSZACK Hélène

Collaboratrice présumée

Exécuté

De Chambly, cette présumée collaboratrice est éxécutée à Bornel le 17 juin 1944. Une note de renseignement du commissariat de police des renseignements généraux de l'Oise datée du 17 février 1948, indique qu'à Chambly, "il est notoirement connu que la polonaise Melle Hélène Ludwirak, abbatue par Dauchel et Laurence, fréquentait les officiers allemands de la région de Chambly, pendant l'occupation. Mais, certains prétendent que Melle Luwirak était un agent de renseignement au service de la cause alliée". Une enquête judiciaire est menée par les services de police de Deuil (Seine-et-Oise). Kléber Dauchel est arrêté le 20 janvier 1948 par les gendarmes de Beaumont pour le meurtre de la jeune Polonaise le 17 juin 1944, puis libéré le 27 février 1948.

Sources

Arch. Oise 450W6745

Collaborateurs condamnés à mort

par la justice régulière après la Libération

PAISAN Gérard Arthur

Etudiant, né à Tours en 1921, c'est l'un des rares collaborateurs exécutés à la Libération. Responsable de la LVF à Creil, il est remplacé en novembre 1943 par Jacques Charleau. Agent du SD, il procède à une quarantaine d'arrestations aux côtés des Allemands Schmitz et Klein. Il inflige des tortures à ses compatriotes, maniant la schlague, le nerf de bœuf, les poings, les pieds et oblige à l'un d''entre eux de s'asseoir sur un poële rouge.

Gérard Paisan est présent lors de l'arrestation à Creil de MM. Marlot, Philippe, Gayot et Delamorlière ; à Senlis du Dr Chastel, de MM. Hallo, Kiten et Patria ; à Chantilly de MM. Picot et Albertini ; à Méry de M. Blin ; à La Neuville de M. Maillard; à Laverrière de MM. Raffou, Saverne et Hareux ; à Clermont de MM. Tantost, Tanguy, Lesage et Genevoix ; à Ressons de M. Latapie ; à Méru de M. Poulian ; à Fresnières de M. Hubert ; à Berthecourt de M Beleil ; à La Rue Saint-Pierre de M. Flameych ; de MM. Monnet et Fournier.

Condamné à mort par la Cour de Justice, Paisan est fusillé au lieu-dit le Champ de manœuvre, à Beauvais, le 13 octobre 1945 à 7h45.

Sources

Archives de Compiègne, fonds JC Hallot.