Fusillés originaires de l'Oise

DUCHEMIN Marcel Georges

Militant communiste

fusillé

notice créée Frédéric Stévenot le 20 juin 2003,

mise à jour par Jean-Yves Bonnard le 21 octobre 2025


Un ancien combattant de la Grande Guerre

Fils d’Ernest Octave Duchemin, cantonnier, et de Marie Céline Frémin, garde barrière,  Marcel Duchemin est né le 6 juillet 1893 à Agnetz (Oise). 

Il est noté demeurant à Breuil-le-Vert en 1913. Il est incorporé le 16 décembre 1914 au 43e RI et passe au 8e RI le 12 mai 1915. Il part aux Armées le 21 mai suivant au sein du 33e RI. Il passe ensuite au 69e RI le 7 octobre 1915. Le 5 avril 1916, il est fait prisonnier à Haucourt (Somme) et est détenu  à Stuttgart. Rapatrié le 26 décembre 1916, il passe au 51e RI le 10 février 1919 et est démobilisé le 10 août suivant. Réformé temporairement de 1921 à 1926, il est classé dans les services auxiliaires le 25 mars 1927.

Marcel Duchemin épouse le 9 octobre 1920 à Fitz-James (Oise) Berthilde Brasseur qui lui donne deux enfants. Il habite alors Fitz-James, où il exerce la profession d'infirmier à l'hôpoital psychiatrique, puis réside à Breuil-le-vert en 1923.


Le militant communiste condamné

Le 2 septembre 1939, il est affecté spécail comme infirier à Amiens. 

Recensé comme communiste, il est arrêté le 12 septembre 1941 à son domicile de Giencourt (Oise) par la Feldgendarmerie, en tant que membre d’une organisation communiste clandestine faisant de la propagande. Il est effectivement responsable des distributions de tracts, et appartient au Front national depuis le mois de juin 1941. Lors de la perquisition, aucun matériel compromettant n'est pourtant trouvé.

Interné au camp de Compiègne (Oise) puis à la prison d’Amiens le 8 novembre, Marcel Duchemin est déféré le 11 novembre 1941 devant le tribunal militaire allemand FK 580 de la ville. Il est condamné à deux ans de travaux forcés.


L'otage fusillé

Le 16 avril 1942, vers 3 h 40, le train Cherbourg-Mantes-la-Jolie déraille à 2,5 kilomètres de la gare de Moult-Argences (Calvados). Le bilan s’établit à vingt-huit morts et dix-neuf blessés, parmi lesquels des marins de la Kriegsmarine revenant de permission. Un nouveau déraillement est organisé dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1942, malgré la présence d’otages dans le wagon de tête : dix soldats allemands meurent et vingt-deux autres sont blessés, mais aucun Français. Ne pouvant arrêter les saboteurs (appartenant aux FTP), les autorités allemandes arrêtent de nombreux otages, réputés Juifs selon les directives officielles, ou connus comme communistes. Beaucoup sont fusillés, d’autres déportés.

Devenu otage en représailles à l’attentat du 16 avril, Marcel Duchemin est fusillé par un peloton d’exécution allemand le 30 avril 1942 dans la citadelle d’Amiens, à 11 h 38 avec Henri Laroche, Albert Bessière, Henri Chaintreau et Octave Gauthier. 

Son corps est inhumé dans le cimetière de Breuil-le-Vert.

Une rue de Breuil-le-Vert porte son nom qui figure également sur le monument aux morts communal.


Sources

Fiche du Maitron des fusillés - DAVCC, Caen - Etat civil 3E7/26 vue 283 - Genweb.


LAROCHE Henri Eugène

Militant communiste

Fusillé

notice créée par Jean-Pierre Besse le 20 juin 2003

mise à jour le 21 octobre 2025 par Jean-Yves Bonnard


D'un milieu ouvrier

Henri Laroche est né à Vaumoise le 26 février 1926. Le père d’Henri Laroche, ouvrier d’usine lors de la naissance d’Henri, travaille avant guerre comme ouvrier à la sucrerie de Vauciennes. Après guerre, il est chaudronnier dans une usine de Crépy-en-Valois. Henri Laroche commence à travailler très tôt, lui aussi au lendemain de la Première Guerre mondiale. 

Il travaille à Crépy-en-Valois comme gainier où il se fixe par la suite et se marie le 4 avril 1931 avec Jeanne-Baptistine Hingouet, dactylographe née à Paris (XVe) le 1er novembre 1909. Il habite alors au domicile de ses parents, n°44 rue Saint-Lazare.

Le 8 juillet 1934, son épouse décède à son domicile.


Le militant communiste

En 1936, il est noté manœuvre aux Ponts et Chaussées. Militant communiste, Henri Laroche part en novembre 1936 pour rejoindre les Brigades internationales en Espagne. Il appartient au XIe Bataillon de la Commune de Paris. Blessé à Albacete, il est rapatrié en septembre 1937.
Il est arrêté le 13 septembre 1941, avec Henri Deshayes, par la Feldgendarmerie allemande pour avoir  insulté un homme qui travaillait au dépôt de paille de l’armée allemande installé dans l’annexe de l’usine Clair, route de Soissons, à Crépy-en-Valois. 

Ils sont conduits à la Kreiskommandantur de Senlis le 14 septembre puis à la prison d’Amiens. 


Fusillé comme otage

Condamné à un an de prison, Henri Laroche compte parmi les otages fusillés en représailles au déraillement d’un train allemand près de Caen le 16 avril 1942. Il est exécuté le 24 avril 1942 en même temps que les communistes Marcel Duchemin, Albert Bessière , Henri Chaintreau et Octave Gauthier.
Son corps est inhumé au cimetière de Cagny puis à Crépy-en-Valois au cimetière d'Hazemont le 20 octobre 1942. 

Une rue de Crépy-en-Valois porte son nom depuis la décision municipale du 23 novembre 1945. 


Sources

Fiche du Maitron des fusillés - Arch. Dép. Oise, Mp5337, 1439 W 4 (Renseignements généraux). – Arch. Dép. Somme, 26 W 940. – Le travailleur de la Somme et de l’Oise, 1936-1937. – Arch. RGASPI 545.6.1039 liste des Brigadistes français en Espagne républicaine, fiches individuelles du 31 décembre 1937. – État civil - DANCOISNE Eric, Fragments de la Seconde Guerre mondiale à Crépy-en-Valois et sa région, in Histoire du Valois n°14,  p.10-11, 2025.