Armée Volontaire

Armée volontaire ou Armée des volontaires
par Jean-Pierre Besse

L’Armée des volontaires ou Armée volontaire (AV), les deux appellations sont utilisées dans les archives, n’est pas reconnue comme un réseau mais elle est reconnue par la RIF.
Officiellement, ce réseau est créé en septembre 1940 par le commandant L’Hôpital, ancien président du Comité France-Allemagne, de novembre 1935 à février 1936, présenté par certains comme membre de l’Action française, ce dont il se défend même s’il reconnaît en être proche, et comme « anti-allemand mais en aucun cas antivichyste ».
Les responsables successifs sont L’Hôpital et Domergue jusqu’en janvier 1942 ; Meresse de janvier à novembre 1942 ; Arsène Poncey de novembre 1942 à mars 1943 ; Faillot de mars à novembre 1943 et Baudron de novembre 1943 à la Libération. Ce dernier devient le liquidateur du réseau.
L’Armée des volontaires se spécialise dans la propagande, les renseignements, les évasions, l’hébergement, la fabrication de faux papiers, l’organisation de sabotages, de parachutages et des formations paramilitaires.
Elle agit en zone occupée principalement et revendique 130 déportés décédés, 190 déportés revenus et 39 tués au combat.
L’Armée des volontaires a publié le journal Pantagruel. Rédigé et tiré en offset par l'éditeur de musique, Raymond Deiss, c'est probablement le premier journal clandestin imprimé.
En fait, l’Armée des volontaires est formée par le regroupement de plusieurs groupes isolés. Après l’arrestation, en novembre 1942, de la presque totalité de l’état-major de l’AV, le mouvement se lie à d’autres réseaux et mouvements et ses membres s’intègrent alors à eux.
Un document signale même que l’AV a disparu en novembre 1942.
Un rapport allemand du 10 novembre 1942 contient la liste de tous les responsables régionaux et départementaux du réseau, avec leur adresse, et stipule : « Il doit être intenté une action contre les chefs de sections dans la nuit du 11 novembre 1942 à 6 h 30 ».
Dans l’Oise nous avons recensé cinq agents de l’AV :
Suzanne Delobel née Dubois, Raoul Ferté, Raymond Martin, Jean-Louis Masse, présenté par les archives allemandes comme l’un des quatre responsables régionaux de la 3e région, Rabaneau, domicilié rue de Paris à Voisinlieu, présenté comme le responsable départemental.

Sources :
AN, 72 AJ 36 - Noguères Henri, Histoire de la Résistance en France, 3 tomes, Paris, Robert Laffont, 1967.

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