Femmes Résistance

Les femmes dans la Résistance
par Jean-Pierre Besse

Les femmes sont nombreuses à avoir participé à la Résistance, on les rencontre dans tous les réseaux et dans tous les mouvements. Dans l'Oise, deux femmes ont dirigé des réseaux : Marcelle Geudelin à CND et Simone Hainault à Zéro-France.
Si elles sont plus nombreuses dans les réseaux, c'est sans doute parce que les formes d'action des mouvements leur sont plus difficilement accessibles et plutôt couvertes par les hommes. Nous savons, cependant, que sur Méru-Chambly une jeune femme, "Bitchi", sœur d'un combattant des Brigades internationales, a réalisé certaines opérations militaires, en particulier l'exécution de soldats allemands mais c'est là une exception.
Dans la Résistance communiste, les jeunes filles sont souvent les agents de liaison alors qu'à l'OCM cette tâche est plutôt réservée aux jeunes étudiants réfractaires au STO.
Les organisations féminines
Les organisations féminines cherchent à sensibiliser les femmes au problème de ravitaillement, à l'absence des prisonniers et déportés pour les amener à soutenir activement la Résistance.
Les Comités féminins du Front national, d'où sort l'Union des femmes françaises, s'emploient à cette tâche.
Tandis que des jeunes filles et femmes oisiennes sont envoyées dans d'autres départements (Jeanne Léveillé, Lucienne Sebart, Marthe Talon), des jeunes filles et femmes étrangères au département viennent dans l'Oise pour animer ces comités.
Suivant le principe de la Résistance communiste, elles viennent le plus souvent de l'interrégion, c'est-à-dire de la Somme et de la Seine-Inférieure. Beaucoup de résistants se souviennent avoir hébergé "Claire". Il s'agit de Yvonne Jouvin, présidente de l'UFF à la Libération.

Illustration:
Le premier numéro de La Femme de l'Oise, avril 1942, Archives départementales Oise, 33 W 8 254, cliché ADO, DR
Les femmes du réseau CND
Outre Marcelle Geudelin, chef de l'agence de Beauvais, et Marie Courseaux, toutes les deux mortes en déportation, on compte trois femmes homologuées comme membres du réseau dans le département de l'Oise, soit 17,8% du total.
Il s'agit de :
Renée Carpentier, née Longavesne, alias "Arpège", née le 23 août 1908 à Aumale (Seine-Maritime). Domiciliée 18, avenue Victor Hugo à Beauvais, veuve de guerre, elle est employée à la préfecture. Elle entre au réseau en juin 1943, contactée par Louis Prache, comme agent de renseignement. Elle est arrêtée en novembre 1943 mais réussit à s'échapper. Renée Carpentier est morte le 14 décembre 2001. Elle était titulaire de la croix de guerre et officier de l'ordre national du Mérite. Renée Carpentier fut pendant plus de quarante-cinq ans présidente départementale de l'Association d'entraide aux veuves et orphelins de guerre.
Marie-Louise Legoix est née à Paris XIXe le 10 janvier 1919. Elle entre au réseau en juillet 1942 comme agent de renseignement. Arrêtée le 8 juillet 1943, déportée, elle est rapatriée le 3 mai 1945.
Louise Prache, alias "Nénette", née le 4 août 1901 à Beauvais, est l'épouse de Louis Prache. Domiciliée à Notre-Dame-du-Thil, elle entre au réseau en décembre 1942. Elle est arrêtée le 15 novembre 1943 et relâchée le 30 du même mois.

Sources :
Archives CND, renseignements fournis par Yves Chanier - AD Oise, série M, listes électorales et listes nominatives de recensement - Archives Jean-Pierre Besse, publication, presse locale, documents remis par des résistants.
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