Réseau Arc-en-Ciel

Le réseau Arc-en-Ciel
par Jean-Pierre Besse

Ce réseau des Forces françaises combattantes est reconnu unité combattante. Il est créé officiellement le 1er novembre 1942.
Dans l'Oise, deux témoignages attestent de son existence dans l'extrémité sud-est du département (cantons de Betz, Nanteuil-le-Haudouin et Crépy-en-Valois).
Il revendique le pillage de nourriture destinée aux Allemands dans un train en gare de Vaumoise le 26 mai 1944.
L'un des membres de ce réseau a écrit ses souvenirs dans un ouvrage édité par une association de déportés.
Bogumil Mijalski est né le 12 juillet 1925 en Pologne. Il a cinq ans quand ses parents s'installent en France, à Vauciennes, dans l'Oise. Dès la défaite, en 1940, son père récupère des grenades et un mousqueton, et lui montre la cachette en disant : "J'ai caché ces armes qui peuvent resservir un jour, mais tais-toi. A partir de maintenant méfie-toi de tout le monde, même de tes proches et de tes amis, même de ceux qui joueront les grands patriotes ... "
Vers le milieu de l'année 1943, Bogumil Mijalski entre au réseau Arc-en-Ciel. Mais son homologation en qualité d'agent de renseignement ne revient de Londres qu'en janvier 1944. Ses activités sont multiples, allant de la surveillance des mouvements de troupes allemandes, à la fourniture de renseignements sur le camp de munitions Blucher de Villers-Cotterêts, et à la récupération des armes et munitions abandonnées en 1940. Il faisais également partie du groupe paramilitaire. Mais, comme trop souvent dans les réseaux, les Allemands ont introduit un traître.
Le 26 mai 1944, le groupe a pour mission de prélever du ravitaillement sur un train destiné aux troupes allemandes. Alors que tout s'est bien déroulé, et que le butin est camouflé. Mijalski est interpellé et arrêté à un kilomètre de là par une patrouille allemande. Livré à la Gestapo, incarcéré à la prison de Senlis, il est considéré comme otage jusqu'au 10 juin 1944. A cette date, la Gestapo, renseignée par deux dénonciateurs, procède à l'arrestation d'une grande partie du réseau. Elle découvre alors qu'il est un agent de renseignement allié. Transférés tout d'abord à la prison de la caserne Agel à Beauvais, lui et ses camarades sont conduits au camp de Royallieu à Compiègne, puis, de là, à Buchenwald.
Sur les douze patriotes arrêtés, deux seulement reviennent, dont Mijalski. Parmi les personnes arrêtées figurent : René Bernaille, né le 12 décembre 1926 à Coyolles (Aisne), Marcel Didelot, né le 8 septembre 1924 à Coyolles (Aisne), André Caurier, né à Ambleny (Aisne) le 4 juin 1909 et Alfred Robert, présenté comme le chef de groupe. L'attestation délivrée note que Bernaille et Didelot ont été arrêtés le 24 mai et situe l'action près de la gare de Boursonne, le 24 mai à 19 heures. Une autre source mentionne l'arrestation d'Alfred Robert le 25 mai, ses parents disent, eux, le 24 mai vers 22 heures.

Sources :
AD Oise, 33 W 8 258

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