Personnalites politiques

Personnalités politiques

ANCEL

Maire de Montmartin

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


ANDRIEU Charles Louis Victor Marie

Maire de Neuilly-en-Thelle

Résistant FTPF et du réseau Comète

Déporté n°78825 

par Jean-Yves Bonnard


Né le 20 septembre 1903 à Neuilly-en-Thelle (Oise), de nationalité française, Charles Andrieu est médecin de profession. Responsable au Front National, ce résistant multiplie les actions en apportant des soins aux blessés, en transportant et cachant des parachutistes anglais et d'autres résistants. Il rejoint à ce titre le réseau Comète - groupe Thibault avec le grade CM3.

Arrêté une première fois en mai 1943 au cours du transfert d'un parachutiste anglais (qui parvient à sauter par la portière de la voiture avant d'être arrêté) et emprisonné à Senlis, il est relâché faute de preuve par un officier allemand (Lenarth) le prévenant de faire « très attention ». 

Haut responsable du Front National, il est désigné au cours de l'été 1944 pour représenter les FTP à l'État-major des FFI, il est arrêté sur dénonciation à son domicile avec son fils Paul (15 ans) le 8 juillet 1944 à cinq heures du matin. Trois autres habitants (dont le doyen Duchemin) sont arrêtés le même jour. Tous sont détenus à la prison allemande de Beauvais (caserne Agel), quatre sont relâchés le 22 juillet. 

Maintenu en détention, incarcéré à Royallieu, il est déporté  par le convoi du 17 août 1944 à destination de Buchenwald. Transféré à Neu-Stassfurt où il travaile dans les mines, Charles Andrieu décède le 21 mars 1945 à Weimar-Buchenwald. Il est élu maire de Neuilly-en-Thelle en mai 1945 par le nouveau conseil municipal qui ignore son décès. Charles Andrieu reçoit la médaille de la Résistance. Une place de Neuilly-en-Thelle porte son nom qui figure aussi sur une plaque commémorative dans le hall du Conseil général de l'Oise.


Sources : 

Cinquantième anniversaire, Neuilly-en-Thelle se souvient, 1994, publication, brochure publiée par la mairie - Besse Jean-Pierre, L'Oise septembre 1940 - septembre 1944, Gouvieux, 1994, 218p


BENOIST

Maire de Francières

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


BERNA Lucien

Maire de Troissereux

Tué dans un bombardement

par Jean-Yves Bonnard


Maire de Troissereux, il est tué dans un bombardement allemand le 20 mai 1940.



BIDAUX

Maire du Fayel

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


BIONDI Jean alias "Léon Parent", "Jacques Batelier"

Député maire de Creil SFIO

Résistant Libé-Nord

déporté

par Jean-Pierre Besse


Né à Sari d’Orcino le 9 mai 1900, Jean Biondi fait ses études secondaires au collège d’Ajaccio puis ses études supérieures à la Sorbonne. Professeur au lycée Condorcet à Paris, il milite à la SFIO dès l’âge de vingt-cinq ans et adhère en 1930 à la section de Creil. Après la mort de Jules Uhry, en février 1936, il devient député et maire de Creil. 

Le 10 juillet 1940, il est un des 80 parlementaires qui refusent de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain à Vichy. Déchu de son mandat de maire en avril 1941, il entre très vite dans la Résistance. Il participe à la création du CAS et s'occupe de la confection des tracts et du journal Socialisme et Liberté.

 Arrêté une première fois le 12 septembre 1942, il est relâché peu après. Il participe aussi à la création de Libé-Nord et entre dans l'illégalité, en mars 1943. Il s'affilie alors au réseau Liberté. Sous le pseudonyme de "Léon Parent" ou de "Jacques Batelier", Jean Biondi recrute Marcel Mérigonde, Marcel Philippe, André Caron, Espérance Maillard, Georges Blin et Gabriel Havez et devient chef de secteur chargé de l'organisation dans quinze départements du Nord-Est, avant de prendre la direction de la zone occupée. Il est aussi membre du réseau Brutus.

Selon Daniel Mayer, Jean Biondi est "la cheville ouvrière de la SFIO " (Section française de l’Internationale ouvrière) dans la France de l’Est. Ce dernier a raconté l’arrestation de Jean Biondi : " Dès le 13 janvier 1944, des arrestations massives décapitaient le parti clandestin. Nous avions ce jour-là une réunion clandestine dans le local d’une imprimerie appartenant à un camarade du 10ème arrondissement, rue de l’hôpital Saint-Louis… Justement, Jean Biondi, député-maire de Creil, l’un des 80 est là… Il fait la liaison entre l’organisme central et ces départements. Il est normal qu’il soit l’un des premiers. Je vais à lui. Ma femme me serre le bras… Effectivement, la raison revenue, je m’aperçois qu’il baisse obstinément le regard. Il ne veut pas croiser le nôtre. Tout est désormais clair ; il est arrêté et sert d’appât… Notre camarade impassible d’apparence, continue à regarder le trottoir… " 

Après un séjour à Fresnes puis à Royallieu, Jean Biondi est déporté à Mauthausen, du 9 avril 1944 au 24 juillet, avant de passer dix mois au camp d’Ebensé.

De retour en France le 25 mai 1945, il est réélu maire de Creil, député de l’Oise et devient par la suite secrétaire d’Etat. Il meurt dans un accident de la route à Groslay le 10 novembre 1950.


Sources :

Le Cri populaire de l'Oise, 1930-1939, quotidien - Le Socialiste de l'Oise, 1944-1946, quotidien - Le Réveil de l'Oise, 1946-1949, quotidien - Mayer Daniel, Les socialistes dans la Résistance, Paris, PUF - Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, tome 19-tome 26, Editions ouvrières, 1984-1986 .


BELLOY

Maire d'Estrées-Saint-Denis

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


BISSON Arnaud Hippolyte alias Henry, Duprez, Demouy, Correus, Fakir
Maire de Velennes
Résistant
Tué en action

Fils des bijoutiers Adrien Bisson et Eléna Gaillard, Arnaud Bisson est né le 8 mai 1909 à Noailles dans l'Oise. Il s'installe comme horloger dans le Beauvaisis et achète une ferme à Velennes (Oise) . Marié à Irène Crapoulet, il est élu maire de Velennes.
Radical-socialiste, fervent patriote, il n'est pas mobilisé à la déclaration de guerre mais réquisitionné comme garde-voie à La Fère (Aisne).
Rapidement après l'armistice, il commence à récupérer des armes puis, avec Robert Belleil, Jean Minasse et Robert Sené, créé l'un des premiers groupes de résistance à Beauvais.
Dès la fin 1941, le groupe se rattache au mouvement du colonel Alfred Heurtaux, l'Organisation civile et militaire (OCM). Chargé de la zone nord-ouest de Beauvais, Arnaud Bisson se spécialise dans la récupération des parachutages et dans l'action.
Au printemps 1943, il entre au Bureau des opérations aériennes (BOA) sous les ordres de Michel Pichard (Pic). Il réceptionne le premier parachutage d'armes du département en mai 1943 à Lhéraule. Recherché par la Gestapo, il se réfugie avec sa famille, à partir de juillet 1943, dans la région de Saint-Quentin.
Au même moment, Arnaud Bisson devient l'adjoint de Pierre Deshayes, alias Rod, chef régional du Bureau des opérations aériennes (BOA) de la Région A (la "Zone interdite", formée des départements du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de la Seine-Maritime et de l'Aisne). Il dirige le BOA de l'Aisne, participe à 18 parachutages d'armes et de postes radio, au sabotage de vannes d'écluses sur le canal de Saint-Quentin et à trois sabotages de chemins de fer. Il est secondé en particulier par Edmond Bricout, Jean Merlin et André Dodart.
Arnaud Bisson développe également dans sa région l'aide aux réfractaires du Service du travail obligatoire (STO) à qui il fournit des faux papiers et des cartes d'alimentation ainsi qu'aux aviateurs alliés. Arnaud Bisson envoie également à Londres le plan complet du terrain d'aviation de Tille Beauvais utilisé par la Luftwaffe.
Le 14 avril 1944, Robert Aubinière (alias Amiral), qui a succédé à Rod depuis le 1er mars à la tête du BOA, est arrêté à Lille. Quelques jours plus tard, Arnaud Bisson quitte Saint-Quentin et installe son PC à Saint-Algis à quelques kilomètres de Sains Richaumont dans l'Aisne.
Le 30 juin 1944, vers 21 heures, Arnaud Bisson quitte son PC du maquis de la Coupille en voiture avec trois de ses hommes pour effectuer un transport d'armes. A Lemé, ils tombent sur un barrage allemand. Bisson crie: "Un barrgae! Tirez dans le tas!". Un des passagers du véhicule ouvre le feu, les Allemands ripostent, tuant Arnaud Bisson sur le coup. La camionnette parvient à franchir l'obstacle. Elle est abandonnée à quelques centaines de mètres du village de Sains-Richaumont. Le surlendemain, le corps d'Arnaud Bisson est ramené par des maquisards et enterré temporairement près d'une ferme.
Après la libération, il est inhumé dans le caveau de famille à Noailles.

Décorations:
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 juillet 1945
• Croix de Guerre 39/45

Hommages:
Chaque année, le dernier dimanche de juin à Saint-Algis, une cérémonie commémore Arnaud Bisson et quatre de ses compagnons morts en défendant de l'assaut allemand le Moulin de la Coupille  le 7 juillet 1944.
A Noailles, une rue porte son nom qui figure aussi sur le monument aux morts.
A Velennes, une plaque commémorative est apposée sur un mur de la mairie. Son nom figure sur le monument aux morts.
A Beauvais, une rue porte son nom. Il figure aussi sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative des maires morts en 39/45 dans l'hôtel du département.
A Saint-Quentin (Aisne), une rue porte son nom.
A Saint-Algis, son nom figure sur une stèle commémorative.

CHAUSSON

Maire d'Houdancourt

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


DEROBERT Fernand

Maire de Mouy

Résistant OCM et Libé-Nord

Déporté n°57 849

par Jean-Pierre Besse et Jean-Yves Bonnnard

 

Fils d’un maître d’hôtel, Fernand Derobert est né le 17 septembre 1897 à Estrées-Saint-Denis (Oise). Marchand forain, il adhère à la SFIO en 1920 et milite d’abord dans la section d’Estrées-Saint-Denis (Oise). Il vient s’installer par la suite à Mouy (Oise) et devient secrétaire adjoint de la section locale SFIO en 1936 et secrétaire du comité de Front populaire.
Entré au conseiller municipal en décembre 1936 lors d’une élection partielle, Fernand Derobert est élu premier adjoint en janvier 1937.

Le conseil est dissous et une délégation spéciale mise en place en mai 1940. Il en est le président jusqu’en mars 1941. Fernand Derobert est alors nommé maire par le gouvernement de Vichy.

Fernand Derobert participe à la Résistance au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) et est arrêté le 3 septembre 1942. Interné à Beauvais (Oise) pendant 60 jours puis à Royallieu près de Compiègne (25 octobre 1942-23 janvier 1943), il est déporté le 24 janvier 1943 à Sachsenhausen puis à Buchenwald d’où il s’évade le 27 avril 1945.

Revenu à Mouy (Oise), Fernand Derobert est accueilli par le Dr Avinin et les représentants de Libé-Nord. Il est élu membre de la commission administrative fédérale de la SFIO en 1945 et réélu en janvier 1947. Son nom ne figure pas parmi les conseillers municipaux rétablis à la Libération et depuis avril 1945 le poste de maire est détenu par Lucien Leblond, maire SFIO de 1937 à 1940, qui a rejoint le Parti communiste dans la Résistance. Fernand Derobert, à la tête d’une liste de large union bat la liste communiste en 1947 et retrouve alors le poste de maire. Il est réélu en 1953 à la tête d’une liste d’union et d’intérêt municipaux arrivant cependant en dernière position avec seulement 125 voix d’avance sur Lucien Leblond qui emmenait la liste communiste. Fernand Derobert ne se représente pas en 1959. Il est élu en janvier 1967, président de la section locale des Vieux de France.

Marié le 6 août 1949 à Mouy (Oise) avec Adeline Lucet, Fernand Derobert décède dans cette commune le 5 octobre 1976. Par décision du 21 décembre 2011, le conseil municipal de Mouy donne son nom à la rue menant à la nouvelle gendarmerie.

 

Sources

Le Libérateur du 7 juin 1945.


DEGROOTE Jules
Maire de Troissereux
Massacré
par Jean-Yves Bonnard

Né le 14 mars 1886 à Cassel (Nord), fils d’Henri François Degroote et de Mathilde Thérèse Parcin, Jules Emile Gaston Degroote exerçait la profession de cultivateur. Il fut fusillé le 16 août 1944 à Troissereux.

Un maire nommé par Vichy

Domicilié avec ses parents à Rotangy (Oise) en 1907, soldat au 6e Bataillon d’Artillerie à Pied durant son service armé (1907 à 1909), Jules Degroote est noté fermier de la ferme Saint-Maurice de Troissereux au retour de son service militaire. Il est mobilisé par décret du 1er août 1914 au 6e Régiment d’Artillerie à Pied. Le 11 mars 1916, il passe au 11e Régiment d’Artillerie à Pied et est évacué le 17 octobre suivant vers l’Ambulance 9/17 à la suite d’une blessure au bras gauche. Il rejoint sa batterie le 29  novembre 1916 et est décoré de la Croix de Guerre le 2 juin 1917 avec une citation à l’ordre de l’artillerie lourde du 17e Corps d’Armées : « Très bon canonnier qui donne en toutes circonstances l’exemple du mépris du danger. Le 12 mai 1917, la batterie étant violemment bombardée, s’est porté spontanément au secours de ses camarades enterrés dans un abri ».
Passé, le 1er janvier 1918, au 289e Régiment  d’Artillerie Lourde, il est affecté le 1er septembre suivant au groupe A du 389e Régiment d’Artillerie Lourde. Il est nommé premier canonnier servant de la 3e Batterie le 4 octobre 1918 puis maître pointeur le 1er novembre 1918. Le 1er avril 1919, il est mis en congé illimité de démobilisation et rejoignit ses foyers. Il épouse Berthe Léontine Octavie Altète, née en 1885, de qui il a une fille Suzanne en 1925.
Le 23 mai 1942, il est nommé maire de Troissereux par le régime de Vichy, succédant ainsi à Théophile Groux décédé le 31 janvier précédent.
Jules Degroote est la première victime du massacre de Troissereux.

Le massacre de Troissereux
Dans son édition du 6 septembre 1944, le journal L'Oise Libérée rapporta l'élément déclencheur de la tragédie du 16 août 1944 : « C'est vers 2h30 qu'une attaque fut menée, aux dires des tortionnaires, contre les sentinelles gardant le château Saint-Maurice. Un sous-officier avait été, paraît-il, légèrement blessé à la main par un coup de feu et, par ailleurs, une patrouille avait essuyé des coups de feu tirés de la ferme de M. Degroote, maire ».
Bien qu'impossibles à vérifier, ces faits furent suivis d'un enchaînement tragique. Vers 3 heures du matin, les soldats allemands, qui occupaient le château, pris de boisson pour certains, et craignant une attaque « terroriste », se rendirent à la ferme et enfoncèrent la porte. Ils abattirent le chien puis tuèrent Jules Degroote. Son épouse Berthe (59 ans) et leur fille Suzanne (19 ans), descendues de leur chambre en chemise de nuit, furent abattues peu après. Puis vint le tour de l'ouvrier agricole René Savary (40 ans) et d'Alfred Lenoble (19 ans), pupille de l'assistance, tous deux accourus à l'appel de Mme Degroote.
Entre 5 et 6 heures du matin, les Allemands cernèrent le village. Trois hommes se rendant à leur travail furent arrêtés, brutalisés et tués d'une rafale de mitraillette. Il s'agit du charcutier Adrien Sonnet (63 ans), de Marcel Pointud (22 ans) et de Gustave Hénaux (53 ans). Puis, tous les habitants de la commune, hommes, femmes et enfants, furent sortis de leur domicile et réunis dans la cour du château. Il était 7 heures du matin. Les hommes furent ensuite rassemblés dans la cour de la ferme Degroote. Les identités furent relevées. Tous les âges, toutes les professions étaient représentées : les ouvriers, les commerçants, l'instituteur, le curé... mais aussi des réfractaires au STO.
Un seul Français était libre et observait en fumant une cigarette : Julien Delos.
Vers 10 heures, les hommes furent séparés en deux groupes : d'un côté, les hommes de plus de 55 ans et les cultivateurs ; les autres furent alignés le long d'un mur, poings liés derrière le dos. Des fusils mitrailleurs furent mis en position devant eux. Vers midi, cinq hommes furent désignés pour charger dans un camion les corps des trois habitants abattus dans les rues et les victimes de la ferme Degroote. L'un d'entre eux, Marcel Lenglet, dont les liens étaient mal serrés, parvint à se détacher et à fuir. Peut-être en guise d'exemple, vers 13 heures 30, les Allemands abattirent les quatre hommes dans la cour de la ferme. Il s'agit de Pierre Hébert (20 ans), de Robert Degrootte (22 ans), de Gabriel Douchet (35 ans) et du débitant Charles Régnier. Les deux camions sortirent de la cour emportant les victimes et les otages.
Vers 14 heures, le docteur Joseph Hébert (63 ans), resté sur place, s'éleva contre l'assassinat de son fils. Il fut exécuté à son tour. Son corps, jeté dans la grange qui fut incendiée, ne fut identifié que le 1er septembre grâce aux boutons de sa veste de chasse et ses leggins.
Les Allemands emportèrent les chevaux et les vaches puis brûlèrent les bâtiments de la ferme et la récolte de l'année (blé, orge, avoine). Selon une version des faits, averti de la situation, le Feldkommandant de Beauvais vint sur place et parvint à raisonner les soldats présents. 75 hommes de Troissereux considérés comme otages furent conduits à la caserne Watrin de Beauvais. Seize d'entre eux furent remis en liberté dès le lendemain. Les autres (dont Maurice Mantelet et Maurice Groux), employés à boucher les trous des bombes sur les pistes de l'aéroport, ne furent libérés que le 19 août, sauvés d'une déportation probable par l'avancée des Alliés. Toujours le 16 août, au hameau de Houssoy-le-Farcy, les Allemands abattirent quatre prisonniers polonais évadés : Stanislas Racoczy, Ladislaw Stefanowskiw, Ladislaw Sulochaw et Jean Terebeniec. Leurs corps furent transportés à la caserne Agel et enterrés sur place.
Dernier acte : le 18 août. Ce jour-là, vers 18 heures, des soldats allemands se baignaient nus près de la scierie du moulin de Troissereux. Le gérant, le menuisier Louis Astruc, leur adressa une remarque sur leur manque de tenue devant des enfants. Il fut abattu d'une balle dans la tête. Un ouvrier, Anicet de Saint-Riquier, venu s'informer sur la reprise du travail, fut tué d'une balle dans la nuque.

De la justice à la mémoire
Début septembre, sur les déclarations d'un détenu de la prison Agel qui avait remarqué des allées et venues anormales dans un coin de la caserne, des recherches furent menées. Les fouilles réalisées là où la terre avait été fraîchement remuée permirent de mettre au jour les corps dénudés des treize massacrés de Troissereux avec, près d'eux, des paquets de vêtements et de chaussures. D'autres cadavres inconnus furent exhumés de cette fosse. Ramenés à Troissereux le 3 septembre, les treize habitants massacrés furent inhumés deux jours plus tard. Traduit en justice, Julien Delos fut condamné à mort le 2 décembre 1944 et exécuté le 27 décembre suivant. A la demande de la population, il fut fusillé dans la cour de la ferme Degroote.
L'affaire ne s'arrêta pas là. Le témoignage de la population permit d’identifier deux unités d'instruction de l'infanterie d'aviation dépendant de la Luftwaffe et revenant du front Normandie. Le numéro L62011-F désigne Stab II Luftgau-Feld-Regiment Belgien/Nordfrankreich (mot.) 22 dont la mission concernait les activités administratives d'une zone aérienne (la défense aérienne, les transmissions, le recrutement et le personnel de réserve). Dans ses rangs, un sous-officier dénommé Whilhem Schmitz fut identifié comme l'assassin du maire de Troissereux et du docteur Hébert.
Les deux interprètes furent aussi identifiés : le caporal Berron (ancien professeur d'allemand en France avant-guerre) et Théodore Vogth (d'origine alsacienne) qui avait trié les hommes de Troissereux.
Marquée par ces événements, la commune de Troissereux décida de renommer la rue principale « rue du 16 août » et de rendre hommage à ses 19 martyrs, victimes civiles mortes sous les balles des nazis, dans des lieux de souvenirs. Une plaque commémorative fut apposée dans l'église de Troissereux, une autre sur la chapelle du hameau de Houssoy-le-Farcy, un monument aux 19 martyrs de Troissereux fut érigé sur la place tandis qu'une sculpture était scellée sur le mur de la ferme Degroote pour le cinquantenaire du massacre, le 16 août 1994.

La mention Mort pour la France fut attribuée à Jules Degroote le 9 novembre 1945. Son nom figure sur le monument commémoratif des 19 martyrs à Troissereux, sur la plaque commémorative des élus morts durant la Seconde Guerre mondiale dans l’Hôtel du département à Beauvais. Il est aussi mentionné dans la citation attribuant la Croix de Guerre 39/45 à la commune de Troissereux en 1948.

Sources :
Besse Jean-Pierre, Bonnard Jean-Yves, Rafles et massacres de l’été 44, CDDP de l’Oise, 2012.
Bonnard Jean-Yves, Les communes décorées de l’Oise Croix de Guerre 39/45, ONACVG de l’Oise, 2016.
Archives départementales de l’Oise, Rp952.
Monument des 19 martyrs à Troissereux
Plaque de l’Hôtel du département de l’Oise, à Beauvais.

DENUNCQ

Maire du Meux

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


DESGROUX Charles

Maire de Beauvais

Déporté n°37546

par Jean-Yves Bonnard


Fils de Cyprien Desgroux, député maire de Beauvais, il est élu conseiller municipal de Beauvais en 1929, conseiller d'arrondissement du canton nord-est de Beauvais en 1931 puis maire en 1935.  Il sera reconnu pour ses qualités d'administrateur et de négociateur avec l'occupant. S'étant livré à des actes de Résistance, il est arrêté le 6 juin 1944 à son foyer. Il est déporté à Neuegamme sous le n°37546. Revenu à Beauvais dans un état squelettique, il ne retrouve pas sa fonction de maire mais est élu en octobre 1945 conseiller général du canton nord-est de Beauvais. Il décède à l'âge de 57 ans à Beauvais le 26 septembre 1950.


DORE Frédéric Médard 

Maire de Salency

Résistant

déporté n°78530

par Jean-Yves Bonnard


Né le 10 octobre 1884 à Salency (Oise), de nationalité française, agriculteur, médaillé militaire, croix de guerre 1914-1914 avec palme, médaillé de Verdun,  maire de Salency, dégagé de ses obligations militaires en 1939 (classe 1904). En relation avec les réfractaires STO et la résistance locale, il fournit des cartes d’identité et d’alimentation, aide au ravitaillement du maquis des Usages. Raflé à Salency le 10 juillet 1944 en répression au combat des Usages, interné le jour même à la maison d’arrêt de Compiègne puis au camp de Royallieu, déporté à Buchenwald puis à Neu-Stassfurt, libéré le 29 mai 1945, revenu en France. Il sera médaillé de la Résistance et fait chevalier de la Légion d’Honneur.


DUPUIS

Maire de Remy

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


DUPONT

Maire de Lachelle

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


DUVAL

Maire d'Armancourt

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


GAYANT André

Maire de Grez

Tué par une mine

par Jean-Yves Bonnard


Maire de Grez, il est tué par l'éclatement d'une mine le 9 juin 1940.


Sources

AC 21 P 347075


GENEST Maurice alias "Henri"

Responsable communiste

Résistant

par Jean-Pierre Besse


Maurice Genest est né à Béthune (Pas-de-Calais), le 22 février 1912, où son père est mineur. Dès l'âge de onze ans, il travaille dans une usine à Frévent (Pas-de-Calais), puis à quatorze ans monte à Paris où il devient garçon de café. En 1933, Inspecteur d'assurances il s'installe à Agnetz (Oise). L'année suivante, il adhère au Parti communiste dont il est l'un des responsables dans la région de Clermont jusqu'à la guerre.

Mobilisé en 1939, faire prisonnier, il s'évade à la fin de 1940. 

Entré à la SNCF, il réorganise le Parti communiste et trouve à Agnetz, un couple de personnes âgées qui accepte d'héberger le matériel clandestin de propagande du parti; matériel transféré début 1941 chez les L'Hotellier à Liancourt.

Maurice Genest met sur pied les premiers groupes de l'OS et, après avoir échappé à une arrestation en juillet 1941, il entre dans la clandestinité. Les rapports de police le présentent comme en fuite depuis le 15 décembre 1941.

Sous le pseudo de "Henri", il est responsable départemental du Parti communiste jusqu'à son arrestation en gare de Laigneville, le 8 octobre 1942. Alors qu'il vient avec deux camarades, Edgar Gordien et Pierre Tarlier, récupérer du matériel de propagande, la gendarmerie de Liancourt l'intercepte. Il est condamné, le 21 mai 1942, par contumace, par la cour d'appel d'Amiens aux travaux forcés à perpétuité en compagnie de Marcel Deneux.

Ecroué à la maison d'arrêt de Clermont, transféré le 21 janvier 1943 à Senlis et le 24 mars 1943 à Amiens, Maurice Genest est condamné, le 27 mars 1943 et le 3 avril 1943, par la cour d'appel d'Amiens constituée en section spéciale, à vingt ans de travaux forcés pour activités communistes. La Résistance prépare son évasion mais l'exécution d'un responsable interrégional (Roger Collerais dit Serge) qui a sur lui les plans de la prison stoppe net ce projet. Le 16 décembre 1943, les autorités allemandes le mettent au secret. Maurice Genest s'évade le 18 février 1944 lors du bombardement de la prison d'Amiens par l'aviation alliée (opération Jéricho).

Maurice Genest est envoyé en mars 1944 dans l'Eure-et-Loir où il prend la direction clandestine du Parti communiste. Membre du Comité départemental de libération, il est député communiste d'Eure-et-Loir de 1945 à 1951.

Il vit depuis les années soixante à Conflans-Sainte-Honorine.

Décoration : officier de la Légion d'honneur - croix de guerre avec palmes - médaille des évadés - croix de combattant volontaire de la Résistance - médaille d'interné-résistant - officier honoraire des FFI.


Sources : 

AD Oise, 33 W 8 250 - AD Oise, 33 W 8 351 - AD Oise, 1 232 W 260 - Témoignage : Archives Jean-Pierre Besse, Genest Maurice, 24 février 1984-5 mars 1987, enregistrement cassette audio.


LECLERCQ

Maire de Moyvillers

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


LECOCQ Alphonse

Maire de Cramoisy

par Jean-Yves Bonnard


Chef d'équipe chez Parvillé, il est élu maire de Cramoisy de 1936 à 1953 avec l'étiquette SFIO. 

A la demande de la préfecture de l'Oise en mai 1940, il organise une garde territoriale dans sa commune afin d'arrêter d'éventuels aviateurs allemands parachutés. Cette garde mène sa mission mais ses membres sont arrêtés après l'armistice par l'occupant en tant que francs-tireurs. Ils sont jugés et condamnés. Alphonse Lecocq rédige de nombreuses lettres pour défendre ses gardes territoriaux.


Sources

AD Oise 33W8242.


LEDUC

Maire de Canly

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


LEGENDRE Jean Constant

Journaliste politique

Résistant Libé-Nord – Groupe Denais

par Jean-Yves Bonnard


Né à Paris le 7 mai 1906, muni d’un brevet élémentaire, il commence sa vie professionnelle à 16 ans comme employé puis comme représentant en bonneterie tout en poursuivant ses études. Le 1er janvier 1930, il entre au service politique de L’Echo de Paris dirigé par Henri de Kérillis, aux côtés de Raymond Cartier et Albert Naud, après avoir été repéré lors d’un concours d’éloquence organisé par l’Association Catholique de la Jeunesse Française (ACJF) par Mgr Richaud, cardinal archevêque de Bordeaux. Il participe aussi au Centre de Propagande des Républicains Nationaux et passe par l’Oise pour soutenir des candidats. En 1932, il devient rédacteur politique du Courrier de l’Oise à Senlis et des Nouvelles du Valois à Crépy. En 1936, il devient délégué politique du Parti Social Français et s’installe à Compiègne. Il entre à l’Echo de Paris lorsque de Kérillis en prend la direction et collabore au Parti Social Français avec le colonel de La Rocque mais aussi avec Tardieu.

A l’issue de la Campagne de France, il est fait prisonnier. Rentré de captivité pour raison de santé le 7 août 1943 à Compiègne, il reprend contact avec ses anciens collègue du journal l’Epoque, lequel appartient au Groupe Denais affilié à Libération Nord. En septembre 1943, il entre ainsi dans la Résistance dans le département de Seine-et-Oise (agent 38-4). 

En septembre 1944, à la demande de M. Delaunay, ancien président départemental du PSF, il fonde un nouveau journal, L’Oise Républicaine : « je l’ai créé avec  anciens francs, un petit bureau dans un garage de Compiègne, une secrétaire débutante et ma femme », avec l’appui du préfet Pérony, du sous-préfet de Passillé, du délégué de la résistance Vallon, du docteur Hamel, de MM. Doisy et Mensil. Ce journal fusionne avec Le Progrès de l’Oise en 1947.

Il est élu député de l’Oise de 1945 à 1962 (Partie républicain de la Liberté puis Rassemblement du peuple français puis Indépendants et paysans d’action sociale) et maire de Compiègne de 1947 à 1954, puis 1959 à 1987.

Lors de l’élection municipale de 1965, il est vivement mis en cause par Charles Barriquand (2e de la Liste Bouquerelle) dans les colonnes de L’Oise libérée et fera une réponse dans le Progrès de l’Oise.

Il décède le 21 septembre 1994 à Compiègne.


Sources

Le Progrès de l’Oise, 20 mars 1965. Legendre Jean, Mes noces d’argent avec Compiègne, 1976.


LEGRAND René

Maire de Braisnes-sur-Aronde

par Jean-Yves Bonnard


Né le 25 mars 1893 à Braisnes-sur-Aronde, soldat durant la Grande Guerre, il combat aux Eparges, à Verdun dans la Somme, l'Aisne et la Champagne. Il obtient la Croix de guerre avec deux citations. Démobiliséle 31 août 1919, il est élu conseiller municipal de sa commune en novembre de la même année.


Agriculteur, il est rappelé en 1938 puis en 1939 au 24e Régiment de travailleurs à Compiègne.

Il est nommé maire  de Braisnes en juillet 1943 et le demeure jusqu'à son décès le 4 octobre 1961 d'une maladie décelée depuis 1960 pour laquelle il subit plusieurs interventions chirurgicales à Paris.

René Legrand était délégué cantonal et délégué agricole.


Sources

Le Parisien, 6 octobre 1961.


LHUILLIER Jean

Maire de Compiègne

par Jean-Yves Bonnard


Né le 30 septembre 1888, il est nommé maire le 16 octobre 1940 en remplacement de James de Rothschild et confirmé par arrêté ministériel du 10 février 1941. Il est vice-président du Conseil départemental de l'Oise.

Il est démis le 5 septembre 1944 et remplacé par Emile Dubé lors du conseil municipal du 15 septembre 1944. Un rue de Compiègne porte son nom.

Il décède le 25 mai 1954.


Sources

DANCOISNE Eric, Jean Lhuillier, maire de COmpiègne (1940-1944) in Annales historiques compiégnoises n°109-110, p.15-30, printemps 2008.


LHOMME Adrien

Maire de Noyon

par Fabien Crinon


Né  le 3 juin 1866 à Paris, Adrien Lhomme s’oriente vers une carrière d’industriel spécialisé dans la fabrication d’engrais. En 1914, Adrien Lhomme s’engage volontairement à l’âge de 48 ans. Il est blessé en 1915 en Champagne. Élu sans programme de parti aux élections municipales complémentaires le 19 février 1933, il devient adjoint au maire. Le 11 mai 1935, Adrien Lhomme est élu maire de Noyon sous l’étiquette de l’Union républicaine démocratique. Le 3 juin 1940, Adrien Lhomme est révoqué pour avoir « failli » en abandonnant ses fonctions administratives lors de l’évacuation. Ce n’est qu’à la Libération, le 3 septembre 1944, que Marcel Fourrier, chef du sous-secteur de Noyon de la résistance, autorise Adrien Lhomme à reprendre ses fonctions dans le cadre d’une chambre consultative. Cette décision est ratifiée par arrêté préfectoral le 31 octobre 1944. Le 8 novembre 1944, le conseil municipal l’élit maire. Il est réélu maire en 1945 jusqu’en 1947. Retiré de la vie politique, il décède le 31 août 1956.


Sources 

Fabien Crinon, Le Conseil municipal de Noyon (10 mai 1940-9 octobre 1940) L’assemblée communale face aux bouleversements, mémoire de master 1, Université de Picardie Jules Verne. 


MORLIERES

Maire de Grandfresnoy

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


PETIT Georges
Maire d'Andeville
Massacré
par Jean-Yves Bonnard

Fils d’Honorat Petit et d’Aurélie Louise Hotin, il est né le 3 mai 1889 à Andeville (Oise). Il est noté ouvrier boutonnier en 1909. Il fait son service militaire au 67e RI du 8 octobre 1910 au 25 septembre 1912 où il est nommé musicien le 18 août 1911.
Mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il arrive au corps le 3 août 1914. Il est noté évacué pour maladie sur l’hôpital de Verdun (Meuse) le 26 mars 1915, rentré au dépôt le 16 juin suivant, et parti en renfort le 29 octobre. Le 26 juin 1916, il est évacué pour intoxication et sort de l’hôpital le 21 juillet suivant pour repartir aux Armées le 26.
Démobilisé avec le 6e échelon le 25 juillet 1919,  il est dégagé de toute obligation militaire le 15 octobre 1938. Il est décoré de la médaillé militaire (JO du 23 juin 1932) et de la Croix de guerre 1914-1918 ornée de l’étoile de bronze, avec les citations suivantes : le 22 octobre 1916, « D’un grand courage, a accompli son devoir avec beaucoup de dévouement pendant les journées du 10 au 15 octobre 1916 sous n violent bombardement » ; le 27 avril 1918, « Volontaire dans toutes les occasions, a ait preuve de grandes qualités comme agent de liaison et comme brancardier du 28 mars au 6 avril 1918 » ; le 1er août 1918, « A fait preuve de beaucoup de courage et de dévouement pour assurer la relève des blessés sous les violents bombardements des journées des 25 et 26 juillet 1918.
Marié et père d’une enfant, devenu directeur d’usine (1939), il est nommé maire d’Andeville en 1940. Il est noté avoir apporté une aide précieuse à tous les réfractaires au STO.
Le 27 août 1944, les Allemands se rendent à son domicile, puis le conduisent chez M. Oranger qu’ils abattent ainsi que deux aviateurs sud-africains réfugiés chez lui. Georges Petit est abattu par la suite devant leur cadavre.
Son corps, d’abord enterré à la hâte le jour du massacre par ordre des Allemands dans une fosse commune dans le cimetière d’Andeville, est exhumé pour être placé dans une tombe individuelle dans un carré du souvenir. Une cérémonie rendra hommage aux victimes du massacre le 3 septembre suivant. Son nom figure sur la plaque commémorative apposée sur le mur de l’église, sur celle apposée au n°48 rue Jean Jaurès (inaugurées le 22 avril 1945) et sur celle apposée dans le hall de l’hôtel du département à Beauvais.

PAUQUET Henri

Maire de La Neuville en Hez

Déporté n°36511

par Jean-Yves Bonnard


Croix de guerre 1914-1918, cet exploitant forestier de La Neuville-en-Hez est maire de sa commune durant l’occupation. Il est déporté au camp de Neuegamme par ne convoi d 15 juillet 1944 au départ de Compiègne, comme otage politique avec d’autres personnalités du département dont Alphonse Warusfel. Revenu dans sa commune, il reprend sa fonction de maire.

Il décède le 29 octobre 1950 dans sa 63e année.


Sources:

FMD.


PHILIPPE Marcel Eugène

Conseiller général de Creil

Adjoint au maire de Creil

Résistant de Libé-Nord et du réseau Brutus

déporté


Un imprimeur de Creil

Né le 27 octobre 1894 à Verneuil (Eure), fils du menuisier François Philippe et de Marie Millet, il est détenteur du certificat d'études primaires et exerce la profession de typographe.

Militant à la CGT et à la SFIO, il combat dans l'infanterie contre l'Allemagne durant la Première Guerre mondiale. Blessé en 1915, iil est fait prisonnier. Il épouse Andréa Joro le 17 août 1916 à Quevauvillers (Somme).

Il reçoit la Croix de guerre 14-18 et la médaille militaire.

On le note demeurant à Quevauvillers, à Amiens puis à Creil en 1929. 

Administrateur de la fédération de l'Oise de la SFIO, il est élu conseiller prud'homal. Membre actif de la coopérative d'imprimerie ouvrière de Creil, il est élu conseiller municipal de Creil en 1935 puis 2e adjoint en 1937. Entretemps, il est élu conseiller général du canton de Creil en mars 1936, succédant à Jules Uhry. Il est élu par la suite 1er adjoint au maire.


Le Résistant

Durant la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance avec ses trois fils Serge, Pierre et Jacques. Il participe à l'impression de tracts et de journaux clandestins. Devenu chef de secteur du mouvement Libé-Nord, il est arrêté avec ses fils, deux employés et Henri Marlot le13 novembre 1943 sur dénonciation.

Interné au camp de Royallieu, il est déporté le 16 décembre 1943 à Buchenwald, il y décède le 18 février 1944. 

Ses trois fils décèdent aussi dans les camps allemands.

Il reçoit la mention Mort pour la France et est décoré à titre posthime de la méaille militaire et de la Croix de guerre. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1948.


de ROTHSCHILD James Nathaniel-Charles-Léopold-Henri

Maire de Compiègne

FFL


Né le 19 mars 1896 à Paris , il est le fils du baron Henri de Rothschild.

Engagé volontaire en 1914, il sert dans l'armée de l'air durant la Première Guerre mondiale notamment en Albanie.

Il épouse Claude Dupont, petite-fille de Paul Worms de Romilly. Il est le père de Nicole Stephane et de Monique de Rothschild (1925-2018), l'épouse du collectionneur Georges Halphen.

Banquier, il est administrateur de plusieurs sociétés, dont la Société d'Investissement de l'Est (issue de la Compagnie des chemins de fer de l'Est).

Élu au conseil général de l'Oise en 1937, il est maire de Compiègne de 1935 à 1940.

Mobilisé lors de la Seconde Guerre mondiale, il est rescapé de Dunkerque. Il s'engage le 27 mars 1943 dans les Forces aériennes françaises libres, et atteint le grade de commandant. Cet engagement lui vaut d'être décoré de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre 39/45.

Son épouse dirige de septembre 1939 à mai 1940 l'Hôpital Auxiliaire Debruxelles à Compiègne et obtient des autobus parisiens pour évacuer le restant de la population. Capitaine des volontaires Françaises, elle participe activement au rapatriement  d'Allemagne des prisonniers et déportés. Ses deux filles ont été mobilisées l'une dans le Sud-Ouest, l'autre en Allemagne.

Il est de nouveau élu maire de 1945 à 1947. Il pratique la chasse à courre dans la forêt de Compiègne et crée l'équipage « Par vaux et forêts », qui sera repris par sa fille Monique.

Il décède le 7 août 1984 à  Neuilly-sur-Seine.


SOUPLET

Maire de Chevrières

par Jean-Yves Bonnard


Il signe le 10 avril 1941, avec dix-sept autres maires du canton d'Estrées-Saint-Denis, une lettre adressée au préfet de l'Oise lui demandant d'intercéder pour obtenir du Haut-Commandement allemand la libération des 22 hommes du Meux arrêtés et incarcérés à la prison du Cherche-Midi à Paris pour avoir participé en mai 1940 à la capture d'aviateurs allemands.


Sources

AD Oise 33W8242.


TOURILLON Ernest

Maire de Catillon

Mort dans un bombardement

par Jean-Yves Bonnard


Il est tué lors d'un bombardement le 21 mai 1940 à Noyers-Saint-Martin.


TOUTAIN René Louis Henri 

Maire de Hautbos

Résistant CND-Castille

Déporté n°31170

par Jean-Yves Bonnard


Né le 1er mars 1901 à Hautbos (Oise), maire de Hautbos, il s’engage dans la Résistance le 1er février 1943 comme agent de renseignement P2 au réseau Confrérie Notre-Dame. Arrêté le 9 juillet 1943 à son domicile où il cache un réfractaire au STO, Jacques Peraux. Interné à la caserne Agel à Beauvais, au camp de Royallieu à Compiègne, il est déporté le 28 octobre 1943 au camp de concentration de Buchenwald (matricule 31170). Transféré au camp de Dora (johanngeorgenstadt), il y décède le 20 janvier 1944. Il reçoit à titre posthume la Croix de Guerre 1939-1945 et sera promu Chevalier de la Légion d’Honneur. Il est reconnu mort pour la France et mort de déportation (arrêté du 6 septembre 2000).


Sources:

FMD.


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