Organismes d'occupation

Les organismes d'occupation

•  La gendarmerie aux armées, la prévôté militaire
•  L’Abwehr
•  Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst in Frankreich (Sipo/SD)
•  La Gestapo
•  Reichssicherheitshautpamt (RSHA)

La gendarmerie aux armées, la prévôté militaire
par Corinna v. List

Feldgendarmerie
La Feldgendarmerie est chargée, en premier lieu, du maintien de la discipline au sein des troupes allemandes et de la recherche des déserteurs. Elle est également responsable de la circulation routière et assume, dans les territoires occupés, les responsabilités de la police d’ordre. En règle générale, la Feldgendarmerie n'intervient dans le domaine répressif que comme force d'appoint. Les gendarmes sont reconnaissables aux plaques métalliques qui barrent leur poitrine, un insigne dont ne disposait pas la Geheime Feldpolizei.

Geheime Feldpolizei : Police secrète aux armées en campagne
Créée en août 1939, la Geheime Feldpolizei (GFP) est à l’origine le pouvoir exécutif de l’Abwehr. Contrairement à la Feldgendarmerie, la Geheime Feldpolizei est autorisée à mener des enquêtes en tenue civile, à perquisitionner et à effectuer des arrestations. Elle a, pour attribution principale, la lutte contre la Résistance. Elle mène des enquêtes suite à des attentats contre des soldats allemands ou contre des locaux de la Wehrmacht. En France, la Geheime Feldpolizei dispose d’environ vingt-cinq groupes qui sont responsables de la surveillance policière du territoire occupé.
Quand, le 1er juin 1942, le SS-Brigadeführer Carl-Albrecht Oberg prend officiellement ses fonctions de Höherer SS-u.Polizeiführer in Frankreich à Paris, il devient en même temps le commandant de la Geheime Feldpolizei en France, qui est désormais responsable de la lutte contre la Résistance et le sabotage sur les arrières. En conséquence, la Geheime Feldpolizei passe avec la majeure partie de son personnel sous le contrôle du Sicherheitsdienst (SD). Il s’agit d’un tournant important dans le partage des services secrets entre l’Armée allemande et le Reichssicherheitshauptamt dont dépendent directement le SD, sans que leurs compétences respectives soient précisément délimitées.

Sources :

Umbreit, Militärbefehlshaber in Frankreich, 1967, Kasten, Gute Franzosen, 1993 .

Liens :
  • Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst in Frankreich (Sipo/SD)
  • La Gestapo
  • Reichssicherheitshautpamt (RSHA)
  • L’Abwehr

L’Abwehr
par Corinna v. List

Créée en 1920, l’Abwehr regroupe les services secrets et de renseignement de l’Armée allemande et relève, jusqu’en 1938, du ministère allemand de la Guerre. L’amiral Wilhelm Canaris est nommé à sa tête, le 1er janvier 1935, et reste en place jusqu’en février 1944. Etant donné que le ministère allemand de la Guerre est en partie hostile aux préparatifs de guerre entamés par Hitler, celui-ci le remplace, en février 1938, par l’Oberkommando der Wehrmacht (Haut-Commandement de l’ensemble des forces armées allemande), plus connu sous son acronyme OKW . La même année, l’Abwehr passe sous le contrôle de l’OKW et est rebaptisé, en 1939, Amt Ausland Abwehr. Il se compose de cinq services principaux qui sont le Bureau central d’administration, l’Amtgruppe Ausland, ayant pour tâche le renseignement politique à l’étranger, ainsi que les groupes Abwehr I, II et III. Le Groupe I est responsable du service de renseignement et des missions des agents (secrets). Le Groupe II est chargé de la guerre psychologique, des sabotages et des actions de subversion en territoire ennemi. Le Groupe III a pour attribution la sécurité militaire, le contre-espionnage et le contre-sabotage. Comme troupes, l’Abwehr dispose de la Geheime Feldpolizei (Police secrète aux armées en campagne) qui relève jusqu’en 1942 du Groupe III et, depuis 1939, des unités de commandos, stationnées à l’origine à Brandenbourg sur Havel, d’où le nom de la future division Brandenbourg.
En France, entre 1940 et 1944, l’Abwehr a implanté de nombreux postes à travers tout le pays, qui dépendent de l'Abwehrleitstelle Frankreich, commandé par le colonel Friedrich Rudolph, dont les bureaux sont installés à l'Hôtel Lutétia, boulevard Raspail à Paris. Les différents postes de l'Abwehr, nommés Abwehrstellen, se trouvent en zone occupée à Saint- Germain-en-Laye, Angers, Bordeaux et Dijon. Avec l’Occupation de la zone Sud en novembre 1942, trois nouveaux postes sont implantés à Lyon, Marseille et Toulouse. Chacun de ces postes dispose de plusieurs antennes, installées souvent auprès des Kommandanturen. En France occupée, l’Abwehr relève directement du Militärbefehlshaber in Frankreich (Gouverneur militaire en France).
Quand le 1er juin 1942, le SS- Brigadeführer Carl-Albrecht Oberg prend officiellement ses fonctions de MP/Der Beauftragte des Chefs der Sicherheitspolizei und des SD in Frankreich Höherer SS-u.Polizeiführer in Frankreich à Paris, il devient en même temps le commandant de la Geheime Feldpolizei en France. En conséquence, la Geheime Feldpolizei passe avec la majeure partie de son personnel sous le contrôle du Sicherheitsdienst (Service de sûreté), mieux connu sous son acronyme SD, qui est désormais responsable de la lutte contre la Résistance et le sabotage sur les arrières. Seul le contre-espionnage militaire et les opérations contre des agents ennemis et leurs réseaux, sont encore du ressort de l’Abwehr.
Le 18 février 1944, l’amiral Canaris, soupçonné de déloyauté, est relevé de ses fonctions de chef de l’Abwehr. Par la suite, l’Amt Ausland Abwehr passe définitivement sous contrôle du Reichsicherheitshauptamt (Office central de la sûreté du Reich) et y constitue, à partir du 1er juin 1944, le Bureau VIII, sous le commandement du général- SS Walter Schellenberg.
Depuis 1938, Canaris est un adversaire du régime national-socialiste. Il se sert de sa fonction pour couvrir les activités résistantes du colonel Hans Oster, chef du Bureau central d’administration de l’Abwehr. Contrairement à celui-ci, Canaris n’est pas impliqué direc-tement dans l’attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler. Néanmoins, il est arrêté le 23 juillet 1944 et déporté au camp de concentration de Flossenbürg. Il y est pendu en même temps que Hans Oster, le 9 avril 1944.

Sources :
Umbreit, Militärbefehlshaber in Frankreich, 1967, Kasten, Gute Franzosen, 1993.
Guillin François-Yves, Le Général Delestraint. Le premier chef de l'Armée secrète, Paris, Plon, 1995 .

Liens :
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  • La Feldgendarmerie

Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst in Frankreich (Sipo/SD)
Police de sûreté et service de sûreté en France


par Corinna v. List
Le 20 juin 1940, arrive à Paris un détachement de l’Office central de sûreté du Reich (Reich-ssicherheitshauptamt), sous le commandement du SS Sturmbannführer Helmut Knochen, désigné officiellement « Le Délégué du chef de la police de sûreté et du service de sûreté en France » (Der Beauftragte des chefs der Sicherheitspolizei und des SD in Frankreich). Ce déta¬chement compte une vingtaine d’hommes qui sont chargés de surveiller et de combattre les opposants au régime national-socialiste vivant en France, l’Eglise, les juifs, les commu-nistes et les francs-maçons. Bien qu’envoyé par l’Office central de la sûreté du Reich, dont il reçoit ses directives, Knochen est placé sous le contrôle du gouverneur militaire en France (Militärbefehlshaber in Frankreich). Helmut Knochen ne dispose pas de pouvoir exécutif et, par conséquent, son rayon d’action est limité. La Geheime Feldpolizei, qui est seule autorisée à effectuer des perquisitions ou des arrestations, dépend jusqu’en juin 1942 de l’Abwehr qui, elle-même, relève directement du gouverneur militaire en France. Il n’empêche que Knochen réussît à augmenter considérablement ses effectifs durant les deux premières années de l’Occupation, et à implanter des antennes à Bordeaux, Rouen, Dijon, Nancy, Besançon et Orléans. Ainsi, il se rend indispensable pour la lutte contre les premiers attentats perpétrés contre l’occupant, en août 1941.
La nomination du chef supérieur des SS et de la police en France (Höherer SS- und Polizei-führer in Frankreich), le 9 mars 1942, fonction confiée au SS- Brigadeführer Carl-Albrecht Oberg, constitue un tournant important dans la répartition des tâches policières entre le com-mandement militaire allemand en France et l’Office de la sûreté du Reich à Berlin, sans toutefois, que leur compétences respectives soient précisément délimitées.
Quand Carl-Albrecht Oberg prend officiellement ses fonctions à Paris, le 1er juin 1942, Helmut Knochen devient son adjoint. Même si Oberg dépend nominalement du gouverneur militaire en France, il est désormais le seul responsable de la lutte contre la Résistance et le sabotage sur les arrières. En même temps, la Police secrète aux armées en campagne (Geheime Feldpolizei) passe avec la majeure partie de son personnel sous son commandement. Désormais, Oberg dispose également du droit de prescription à l’égard de la police française. Il en résulte un durcissement massif dans la lutte contre la Résistance, qui se mani¬feste par des arrestations arbitraires et des interrogatoires sous la torture. Les arrestations systématiques des juifs, et leur déportation dans les camps de la mort incombent également à la police de sûreté et au service de sûreté en France.

Sources :
Umbreit, Militärbefehlshaber in Frankreich, 1967, Kasten, Gute Franzosen, 1993.

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  • L’Abwehr

La Gestapo
par Corinna v. List

Le terme Gestapo est l'acronyme de Geheime Staatspolizei, police secrète d'état du IIIe Reich. Le 26 avril 1933, Hermann Göring, alors ministre de l'Intérieur de Prusse, crée la Gestapo et en prend la direction. Ainsi, le Parti national-socialiste dispose d’un outil policier efficace dans la recherche du renseignement et dans la répression des menées politiques. Cet appareil répressif est successivement étendu et perfectionné. La tâche incombe au Reichsführer SS Heinrich Himmler, qui, le 17 juin 1936, devient le chef de l’ensemble des services policiers allemands, et à son adjoint, Reinhard Heydrich qui dirige depuis 1933 le service de sûreté du parti, le redoutable SD (Sicherheitsdienst). Par la Loi sur la Gestapo du 10 février 1936, ils réussissent à placer la Gestapo au-dessus des lois, car plus aucun tribunal n'est autorisé à contrôler ses activités.
Avec la création de l’Office central de la sûreté du Reich (Reichsicherheitshauptamt ou RSHA), le 27 septembre 1939, Himmler réorganise la totalité des services de la police, placés désormais sous son unique direction. Il nomme Reinhard Heydrich à sa tête. Assassiné en 1942, à Prague par la Résistance tchèque, Heydrich a pour successeur Ernst Kalten¬brunner.
La Gestapo est incorporée dans le Bureau IV (Amt IV) de l’Office central de la sûreté du Reich. En collaboration étroite avec le SD, la Gestapo traque systématiquement les communistes, socialistes, juifs, francs-maçons et chrétiens de diverses Eglises. Le SD et la Gestapo sont responsables, au premier plan, des arrestations systématiques des juifs dans toute l’Europe occupée et de leur déportation dans les camps de la mort.
Dans les pays occupés, la Gestapo et le SD sont chargés de réprimer toutes activités hostiles à l’idéologie nazie ou aux troupes d’Occupation. Pratiquant systématiquement les arrestations arbitraires, la torture et la déportation, ces deux organes sont les adversaires les plus redoutables de la Résistance.

Sources :
Rürup Reinhard, Topographie des Terros : Gestapo, SS und Reichssicherheitshauptamt auf dem "Prinz-Albrecht-Gelände", Eine Dokumentation, Berlin, Arenhövel, 1988 - Umbreit, Militärbefehlshaber in Frankreich, 1967, Kasten, Gute Franzosen, 1993 - Guillin François-Yves, Le Général Delestraint. Le premier chef de l'Armée secrète, Paris, Plon, 1995 .

Liens :
  • Reichssicherheitshautpamt (RSHA)
  • Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst in Frankreich (Sipo/SD)
  • L’Abwehr

Reichssicherheitshautpamt (RSHA)
Office central de la sûreté du Reich

par Corinna v. List

Cet organisme naît, le 27 septembre 1939, de la volonté du Reichsführer SS et chef de la Police allemande, Heinrich Himmler. Il parvient ainsi à fusionner, sous son unique direction, les différents services de la police allemande dépendant encore de l’autorité de l’Etat (Gestapo, police criminelle, police frontalière), et le Sicherheitsdienst SD (Service de sûreté), issu directement du Parti national socialiste. Reinhard Heydrich, jusque alors chef de la Gestapo en Prusse et chef du SD, est nommé à sa tête. Assassiné à Prague en 1942, par la Résistance tchèque, il est remplacé par Ernst Kaltenbrunner en 1943.
L’Office central de la sûreté se compose de sept bureaux (Ämter) et son fonctionnement est d’une complication extrême. Le système est fortement hiérarchisé et les différents services sont très spécialisés, voire concurrents.
En été 1944, quand l’Abwehr, c’est-à-dire les services secrets de l’Armée allemande, passe sous son contrôle, un huitième Bureau est créé.

Sources :
Rürup Reinhard, Topographie des Terros : Gestapo, SS und Reichssicherheitshauptamt auf dem "Prinz-Albrecht-Gelände", Eine Dokumentation, Berlin, Arenhövel, 1988 - Guillin François-Yves, Le Général Delestraint. Le premier chef de l'Armée secrète, Paris, Plon, 1995 - Umbreit, Militärbefehlshaber in Frankreich, 1967, Kasten, Gute Franzosen, 1993.

Liens :
  • L’Abwehr
  • La Gestapo
  • Sicherheitspolizei und Sicherheitsdienst in Frankreich (Sipo/SD)
  • La Feldgendarmerie
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