Reseau-Jean-Marie

Le réseau Jean-Marie

par Jean-Pierre Besse


Le réseau Jean-Marie Donkeyman est implanté dans la région de Compiègne et de Noyon. Il est difficile de connaître la date de sa naissance localement.

Dans la nuit du 22 au 23 mars 1943, d'un terrain situé près d'Estrées-Saint-Denis, un Lysander emporte vers Londres, Frager, un dirigeant national de ce réseau, en pleine crise alors, et Peter Churchill, officier britannique affecté au SOE, et dépose deux officiers du SOE, Francis Cammaerts, désigné pour être l'adjoint de Frager à la tête de Donkeyman. Le réseau est-il déjà structuré localement ?

Selon André Pons, c'est en avril 1943 qu'il est contacté par Marcel Ptchlinseef pour entrer à Jean-Marie .

Toujours est-il que ce réseau a une direction bicéphale : André Dumontois, alias "Jean" de Noyon, et André Pons, alias "Ken". Il unit, en fait, en une étroite collaboration les FTP du détachement Kellermann et les groupes formés sur Compiègne par André Pons.

Ce dernier crée un groupe de sabotage et d'action, le groupe Bleuets et un groupe de renseignement dirigés par Jules Lefèvre. Un groupe est aussi constitué à Béthisy-Saint-Pierre autour de Fulbert Bombars.

Ce sont ces hommes et ceux de Dumontois qui réalisent les sabotages de la voie ferrée à Pimprez (février 1943) et à Baboeuf (mai 1943), et reçoivent le parachutage de Champlieu ( juin 1943).

En mission à Paris, André Dumontois est arrêté le 6 juillet 1943. Dans les jours qui suivent, le groupe de Compiègne est démantelé. Les armes cachées à la Faisanderie, où le Secours national est installé, et chez Madame Boissonnet, qui tient une pension de famille au 6 rue E. Dubloc, sont récupérées. Une bonne partie des agents arrêtés sont par la suite déportés (Suzanne Boissonnet, François Camus, André Coteret, Jacques Deflers, Christian Desseaux, Alfred Mousset, Jean-Michel Picq, Emile Rossi). Une souricière tendue à la maison de Suzanne Boissonnet permet l'arrestation d'un agent de liaison avec la direction nationale, Marcel Renard dit "Le Bouc" de son vrai nom André Guénin.

André Pons, lui aussi en mission à Paris, échappe à l'arrestation et poursuit ses activités de Résistance dans le Centre de la France, Marcel Ptchlinseef poursuit, lui, la Résistance dans l'Est de la France. Arrêté en janvier 1944, torturé à la prison de Metz (Moselle), il est libéré à la Libération de la ville mais meurt peu de temps après, des suites de son internement, le 23 août 1944.


Sources :

AD Oise, 89 W 10 913 - AD Oise, 1 232 W 259 - Archives Jean-Pierre Besse, publication, presse locale, documents remis par des résistants - Témoignage: Archives Jean-Pierre Besse, Dumontois René, non datable, témoignages - Témoignage : Archives Jean-Pierre Besse, Pons André, 20 avril 2000, enregistrement cassette audio - ANACR-Oise, Ils ont fait le sacrifice de leur vie, le prix de la liberté dans l'Oise, 1940-1945, Balinghem, ANACR-Oise, 2002, 264p .

Quatre membres du réseau Jean-Marie

reçoivent la croix de guerre en mai 1960.

De gauche à droite : Jacques Deflers, Fulbert Bombars,

Jean-Michel Picq et Fernand Goret

Remise de la Légion d'honneur à madame André Dumontois

(pour son mari à titre posthume) et à André Pons en mai 1960

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