L'historiographie de la Résistance dans l'Oise a totalement évacué l'existence et la puissance de ce mouvement.
Pourtant plusieurs témoignages oraux en faisaient mention. Charles Barriquand, Pierre Chardeaux et Ernest Very ont déclaré avoir appartenu pendant un temps à ce mouvement.
Trois documents écrits, apparus récemment, viennent confirmer à la fois l'existence de ce mouvement mais surtout son importance dans le département.
Dans les archives de Xavier Leprêtre, aujourd'hui déposées aux Archives départementales, on trouve un document échangé entre "Grégoire", Amédée Bouquerel, et "François", Jean Chevalier, dans lequel le premier accuse réception de" la caisse des VOP".
Dans les archives du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, on trouve un rapport d'un dirigeant des FFI de la région de Beauvais sur les préparatifs en vue de la participation de la Résistance à la libération du chef-lieu du département. Ce résistant dresse la liste des effectifs disponibles.
Parmi eux, les VOP, particulièrement nombreux.
Enfin, et surtout, le colonel Rol-Tanguy, chef des FFI de la région P1 à laquelle est rattachée l'Oise écrit :
« Dans l'Oise, où Rol s'est déplacé le 26 juin, les difficultés principales sont venues de la nomination d'un membre de CDLL, Monturat ("Dupont", "Fromonot") qui remplaça un chef nommé à titre provisoire, "Rogette", du mouvement VOP (Volontaires ouvriers et paysans), assez fortement implanté dans l'Oise. "Rogette" devint chef d'état-major... » (Libération de Paris ; les cent documents, en collaboration avec Roger Bourderon, Pluriel-Référence,1994, page 98)
Il est vrai que ce mouvement est peu représenté au niveau national, qu'il recrutait principalement, dans certains départements, parmi d'anciens militants de l'extrême-droite. Dans l'Oise, les futurs membres de l'OCM et de Libé-Nord y furent nombreux.