Zéro-France

Zéro-France

par Françoise Rosenzweig-Leclère

 

 

Zéro-France est à l’origine un petit réseau d’évasion organisé par des Français dans le Nord de la France, à Roubaix, à proximité de la frontière belge, en contact fréquent avec la Résistance belge, devenu par la suite réseau de renseignement interallié, dont l’aire d’action a progressivement débordé la région du Nord pour s’étendre au sud de la Seine, en Normandie et dans les Deux-Sèvres. Son expansion a été consacrée par la division de l’organisation en deux sous-réseaux (juillet 1943).

 

La naissance du réseau

Au départ une filière d’évasion du nom de " Caviar ", née à Roubaix sous l’impulsion d’un industriel, Paul Joly, bientôt en relation avec un groupe de Tourcoing et un autre à Wattrelos, lui-même lié à une organisation de Résistance belge, Zéro. Zéro-France naît lorsque, le 2 juin 1942, Gérard Kaisin, capitaine de l’armée belge, est parachuté à Roubaix, avec mission de formaliser le réseau de renseignement. Le réseau d’évasion est dissocié et devient Ali-France.

 

Ses objectifs

Surveiller les constructions militaires allemandes, les déplacements de troupes, les travaux de fortification et l’exploitation économique du pays par l’occupant

 

L’Oise dans le réseau

Le département de l’Oise fait partie du sous-réseau de Paris dont la naissance véritable a lieu en juillet 1943. Sur les 1031 agents du réseau, trente-sept vivent dans l’Oise, classés en P0, P1,P2 selon l’importance de leur travail et sa continuité. Dix-neuf d’entre eux appartiennent à la SNCF. Un grand nombre d’agents ont été recrutés par Simone Hainault, institutrice, qui assume les fonctions de chef du sous-réseau de Paris à partir de mai 1944.

 

La nature des renseignements fournis

Ils ont porté sur le trafic ferroviaire, les transports de troupes, de munitions, de V1, l’aménagement des dépôts de V1 à Saint-Leu et Thiverny, les ouvrages de défense en Seine-Inférieure, en particulier la région de Dieppe, la reconnaissance de postes de repérage par ondes ultra-courtes, les transports fluviaux, les batteries de DCA et l’activité de l’aérodrome de Creil.

 

Observations

- De nombreux agents étaient proches de Libé-Nord, d’autres avaient des contacts avec les FTP, preuve que les cloisons entre les organisations de la Résistance n’étaient pas étanches.

- Certains agents de l’Oise ont effectué des sabotages ferroviaires.

- Sur les trente-sept agents du groupe Oise, deux ont été arrêtés : le dessinateur Jean Gayot qui a confectionné les plans du Mur de l’Atlantique, et son père, dénoncés tous les deux. Jean Gayot est arrêté en tant que réfractaire et ses plans ont dû être brûlés pendant son arrestation par Simone Leclère. Déportés et envoyés à Flossenburg, le père est mort un mois après son arrivée au camp, Jean est mort un mois avant la libération du camp.



 

Sources :

LECLERE Françoise, Le réseau Zéro-France, Mémoire de maîtrise, Mémoire de maîtrise, 1964.

ROZENSWEIG-LECLERE Françoise, L'Oise allemande (25 juin 1940- 2 septembre 1944), impact économique et social sur le département, Thèse de doctorat, Thèse de doctorat, Université Paris 8, 2002, 374p.

Sociologie du réseau Zéro-France

par Françoise Rosenzweig-Leclère

 

Le corpus est constitué de trente-neuf personnes, dont trois femmes.

Zéro-France apparaît comme un réseau de cheminots, les employés SNCF représentent en effet 60% des membres.

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