OCM

L'Organisation civile et militaire (OCM)
par Jean-Pierre Besse

Ecrire l’histoire des mouvements de Résistance est une œuvre difficile. Les archives sont rares et les mémoires parfois défaillantes. De plus, de nombreux résistants ignoraient le mouvement auquel ils étaient rattachés et se rappellent, souvent, uniquement le nom de la personne, ou des personnes, avec qui ils avaient des contacts. Ajoutez à cela la double appartenance, qui n’est pas rare, et vous êtes face à des problèmes parfois insolubles.
Essayons de faire le point en ce qui concerne l’OCM.

Les débuts de l'OCM
A son origine, fin 1940-début 1941, deux professeurs de l’école nationale professionnelle des garçons de Creil, Roland Delnef et Marcel Sailly qui travaillent, par ailleurs, pour des réseaux de renseignement. Durant le premier semestre 1941, ils contactent sur Beauvais Arnaud Bisson, que Roland Delnef a connu au collège, Robert Belleil ainsi que Georges Fleury à Clermont.
Progressivement en 1942-1943, l’OCM s’étoffe par l’adjonction de groupes jusque-là autonomes, celui de Mouy avec Robert Robillard, de Méru avec Julien Lévèque et Camille Monel, celui de Senlis avec l’abbé Amyot d’Invillle, celui de Chantilly avec Raymond Lefèvre, celui d’Avilly-Saint-Léonard avec Raoul Lesueur, celui de Creil autour de Marcel Gérardot puis André Bataillard, celui de Crépy-en-Valois avec François Soret et celui de Noyon avec Louis Brunet et Marcel Fourrier. A Compiègne, certains résistants rejoignent l'OCM après un passage à Résistance et aux VOP. Parallèlement, chaque responsable local recrute sur son secteur.

L'augmentation des effectifs
L’ancien responsable national du BOA, Michel Pichard, signale que dans l’Oise les relations sont très étroites entre l’OCM et le BOA. On retrouve les mêmes hommes et l’OCM bénéficie des premiers parachutages en 1943.
En avril 1943, un rapport accorde 955 membres à l’OCM dans le département, principalement dans le Sud (200 à Creil, 200 à Chantilly, 200 à Senlis et 200 à Noyon). En juin 1943, un autre rapport donne 1 003 membres, dont 755 dans l'arrondissement de Senlis.
Comme dans de nombreux départements, l'OCM fournit les cadres de l'Armée secrète (AS) lors de sa création.

Une mise en sommeil
En janvier 1944, l’arrestation de Roland Delnef puis de Robert Belleil, précédée de celle de Marcel Sailly en novembre 1943 et du départ d' Arnaud Bisson pour l’Aisne, met le mouvement en sommeil pour des raisons de sécurité.
Mais très vite, sous l’impulsion de Georges Fleury, nouveau responsable départemental, et avec la création des FFI, le mouvement retrouve une activité intense. Ses dirigeants et ses hommes forment l’épine dorsale des FFI qui se constituent à partir de février 1944.

Sources :
AN, 72 AJ 67 - Témoignage : Archives Jean-Pierre Besse, Delnef Roland, novembre 1990-1984, témoignage - CALMETTE Arthur, L'OCM, histoire d'un mouvement de Résistance 1940-1946, Paris, PUF, 1961


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