par Jean-Pierre Besse, notice créée le 20 juin 2003
Essayons de faire le point en ce qui concerne l’OCM.
A son origine, fin 1940-début 1941, deux professeurs de l’École Nationale Professionnelle des garçons de Creil, Roland Delnef et Marcel Sailly qui travaillent, par ailleurs, pour des réseaux de renseignement. Durant le premier semestre 1941, ils contactent sur Beauvais Arnaud Bisson, que Roland Delnef a connu au collège, Robert Belleil ainsi que Georges Fleury à Clermont.
Progressivement en 1942-1943, l’OCM s’étoffe par l’adjonction de groupes jusque-là autonomes, celui de Mouy avec Robert Robillard, de Méru avec Julien Lévèque et Camille Monel, celui de Senlis avec l’abbé Amyot d’Invillle, celui de Chantilly avec Raymond Lefèvre, celui d’Avilly-Saint-Léonard avec Raoul Lesueur, celui de Creil autour de Marcel Gérardot puis André Bataillard, celui de Crépy-en-Valois avec François Soret et celui de Noyon avec Louis Brunet et Marcel Fourrier. A Compiègne, certains résistants rejoignent l'OCM après un passage à Résistance et aux VOP. Parallèlement, chaque responsable local recrute sur son secteur.

Roland Delnef
Marcel Sailly
Une organe de liaison : Entre-nous
Ce journal, qui déclare justement ne pas en être un mais "un bulletin d'informations", nous est connu par des témoignages ultérieurs. Les archives ne conservent aucun exemplaire saisi.
C'est à la Libération que L'Oise républicaine se présente comme l'héritière d'Entre Nous. C'est surtout dans le numéro du 25 août 1945 que Roland Delnef et Marcel Sailly, de retour de déportation, confirment cette filiation (document ci-contre). Ils concluent l'article ainsi :
"Entre Nous, L'Oise républicaine ; le titre est différent, l'esprit reste le même. Nous sommes fidèles à la leçon de nos morts, de nos héros, de nos martyrs ; fidèles à la Résistance et à celui qui l'incarne si magnifiquement : le général de Gaulle."
Selon L'Oise républicaine, Entre Nous est imprimé à partir de novembre 1942 à Creil par Marcel Philippe. Selon un autre témoignage, Entre Nous serait imprimé, en juin 1943, dans une chambre d'hôtel à Noyon. Les deux témoignages ne sont pas contradictoires, Delnef semble en effet très présent dans le Noyonnais au début de 1943.

Le journal Entre-Nous d'août 1943.
En avril 1943, un rapport accorde 955 membres à l’OCM dans le département, principalement dans le Sud (200 à Creil, 200 à Chantilly, 200 à Senlis et 200 à Noyon). En juin 1943, un autre rapport donne 1 003 membres, dont 755 dans l'arrondissement de Senlis.
Comme dans de nombreux départements, l'OCM fournit les cadres de l'Armée secrète (AS) lors de sa création.
Mais très vite, sous l’impulsion de Georges Fleury, nouveau responsable départemental, et avec la création des FFI, le mouvement retrouve une activité intense. Ses dirigeants et ses hommes forment l’épine dorsale des FFI qui se constituent à partir de février 1944.
Sources :
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