Organisations

Les organisations de la Résistance

Les mouvements de Résistance
par Jean-Pierre Besse

Cinq mouvements ont eu une activité durable et importante dans le département. Il s'agit :
- du Front National de lutte pour l'Indépendance de la France (FN) (Mouvement d'extrême gauche)
- de Libé-Nord
- de l'Organisation Civile et Militaire (OCM)
- du mouvement Résistance
- des Volontaires Ouvriers et Paysans (VOP)

Si l'appartenance au Front national est presque toujours clairement établie, sans être exclusive, les frontières entre les autres mouvements ne sont pas toujours très étanches.
Au gré des arrestations et des ruptures qu'elles entraînent, les résistants de Libé-Nord ou de Résistance se retrouvent souvent à l'OCM. La double appartenance est aussi une réalité. On retrouve les mêmes problèmes pour les réseaux.
Ajouter à cela que l'après-guerre est venue compliquer la tâche de l'historien. Des résistants qui adhèrent alors à Libé-Nord, à l'OCM ou au Front national n'ont pas obligatoirement appartenu à ces mouvements dans la clandestinité.

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Les réseaux
par Jean-Pierre Besse

Après les actes individuels et isolés qui marquent la fin de l'année 1940 et le début de 1941, ceux qui refusent la défaite, l'Armistice et l'Occupation, s'unissent dans deux types d'organisation : les réseaux et les mouvements.
Selon Claude Bourdet : "un réseau est une organisation créée en vue d'un travail militaire précis, essentiellement le renseignement, accessoirement le sabotage, fréquemment aussi l'évasion de prisonniers de guerre et surtout des pilotes tombés chez l'ennemi".
D'autre part, à la différence des mouvements qui naissent spontanément sans intervention de l'extérieur, le réseau est souvent formé du dehors, à l'initiative de la France libre ou des services secrets anglais.
Il en découle une grande diversité des réseaux : réseaux français, britanniques, américains, belges, voire interallié franco-polonais. Diversité que l'on retrouve dans leurs missions : évasion, renseignement, actions...
266 réseaux français et alliés ont été homologués. On estime qu'ils ont regroupé environ 150 000 personnes.

Suivant leur fonction, les membres des réseaux sont classés en trois catégories principales :
- les P0 sont des agents occasionnels ;
- les P1 ont une fonction régulière, tout en continuant leur activité professionnelle. Ils n'ont pas signé d'engagement militaire ;
- les P2 ont abandonné leur profession, signé un engagement jusqu'à la fin de la guerre et sont rétribués.

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Les organisations paramilitaires
par Jean-Pierre Besse

Si la plupart des mouvements et certains réseaux renferment des groupes armés chargés des sabotages, intégrés par la suite au sein des FFI, certaines organisations sont créées uniquement dans ce but. La Résistance armée dans l'Oise est surtout le fait des communistes. Toutefois, l'OCM et Libé-Nord ont parfois recours à des actions paramilitaires. Nous connaissons d'ailleurs les deux chefs militaires successifs de Libé-Nord : Espérance Maillard et Roland Schmit.
L'organisation spéciale (OS), mise sur pied à partir des Jeunesses communistes, est chronologiquement la première organisation de ce type. Elle devient, au printemps 1942, les Francs-tireurs et partisans français (FTPF).
L'OCM oisienne devient en 1943, pour sa part, l'épine dorsale de l'Armée secrète (AS) qui préfigure d'une certaine façon les FFI.

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Les maquis

par Jean-Pierre Besse

Ni le relief, ni la végétation ne sont propices dans le département de l'Oise à la création de maquis. 

Toutefois, après le 6 juin 1944, divers groupes de FFI se sont installés dans des bois et des forêts, dans l'espoir de harceler les troupes d'Occupation, de les attaquer et de les gêner dans leur repli. On leur a attribué le titre de maquis.

Presque tous ces maquis ont été victimes d'attaques allemandes. On y déplore de nombreux morts parmi les résistants.

FFI du maquis de Caisnes et Cuts, coll R60.


Les organisations spécialisées : professions, femmes, jeunes...
par Jean-Pierre Besse

Nous avons peu de traces de l'existence, durant l'Occupation dans l'Oise, d'organisations spécialisées par professions. Elles apparaissent après la Libération, sauf pour les instituteurs pour qui on peut se demander si cette organisation ne relève pas du syndicalisme clandestin.

En revanche, nous avons trace d'organisations de femmes et de jeunes. Les premières appartiennent à la Résistance communiste, les secondes aussi dans leur écrasante majorité, mais pas totalement. Toutefois, ni les organisations féminines, ni celles de jeunes ne permettent de mesurer leur importance dans la Résistance. Leur place dépasse, en effet, très largement le cadre restreint des organisations spécifiques.

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Les services centraux de la Résistance

par Jean-Pierre Besse

La Résistance est diverse dans ses organisations, dans ses formes d'action, dans ses moyens de propagande. Mais les résistants savent très bien que seule l'Union leur pemettra de chasser l'Occupant et le gouvernement de Vichy, pour retrouver la liberté et la démocratie.

Malgrè tout ce qui les sépare, ils réussissent très vite à travailler ensemble.

Si on se place au niveau d'un département, l'union de la Résistance se traduit dans la mise en place d'un Comité départemental de libération et dans la constitution des FFI.

 

Illustration:

Comité départemental de la libération nationale, Archives Jean-Pierre Besse, DR


Les organisations syndicales résistantes

par Jean-Pierre Besse

Le pacte germano-soviétique divise la CGT. Les ex-unitaires, proches du Parti communiste, sont exclus, tandis que les mesures gouvernementales conduisent, pendant la drôle de guerre, à la dissolution de nombreux syndicats qu'ils dirigeaient. 

Au lendemain de la défaite, le 16 août 1940, un décret prononce la dissolution provisoire des centrales professionnelles. Il entre en application le 9 novembre 1940. Les proches de Léon Jouhaux, hostiles à la politique de René Belin, militant CGT devenu ministre de la Production industrielle et du Travail, créent, le 15 novembre, avec certains dirigeants de la CFTC, le Comité d'études économiques et syndicales d'où sort l'un des premiers mouvements de Résistance, Libé-Nord.

En novembre 1940 est promulguée la Charte du Travail, condamnée par La vie ouvrière clandestine et certains dirigeants de la CFTC hostiles au syndicat unique.

Les pourparlers entre ex-confédérés et ex-unitaires aboutissent à la signature des accords du Perreux, le 17 avril 1943, qui reconstituent la CGT, laquelle est représentée à l'assemblée consultative d'Alger et au CNR. A partir d'août 1943, le bureau clandestin de la CGT réunifiée fonctionne de façon exécutive. Le 8 avril 1944, la CGT demande à ses adhérents de quitter définitivement les organismes de la Charte du Travail.

La CFTC est, elle, coupée en deux entre les participationnistes et les opposants qui, derrière Gaston Tessier, s'expriment dans le Comité de liaison des organisations syndicales chrétiennes. Ces derniers refusent en juin 1943, "toute participation à la mise en place des syndicats uniques et à leur fonctionnement". La CFTC est, elle aussi, membre du CNR.


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Illustration:
Exemplaire de L'Oise laïque, n°1, juillet 1944, Archives Jean-Pierre Besse, DR
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